L'existence de ce navigateur aura donc été intégralement mue par l'objectif économique de ramener les épices tropicales dont l'Europe de la Renaissance raffole désormais, et de rompre ainsi l'exclusion économique de la même Europe de ce marché prometteur.
Et ce projet lui offre la possibilité de pratiquer un voyage en mer bien plus audacieux que ceux déjà commis par Christophe Colomb, Amerigo Vespucci et Vasco de Gama : il faut traverser l'océan Indien, et, pour cela, contourner l'Afrique par le sud, sans se faire capter par le pôle. Et ce sont ses connaissances géographiques qui arrivent à obtenir le mandat d'un monarque, qui n'est pas le sien, le Roi d'Espagne ; et c'est là que commence l'épopée dont mes deux prédécesseurs ont retracé les grandes lignes.
Peu de traces subsistent de cette traversée, mais la formation d'historien de l'auteur et son infatigable et incomparable sens de la psychologie et de la reconstitution romancée offrent un ensemble réaliste et poignant, rempli de désillusions, de rêves, de déceptions, de conquêtes et d'amertumes.
Ce livre est réussi, et peut faire écho au film 1492, de Ridley Scott, sur l'aventure antérieure de Christophe Colomb.
Je vous recommande vivement cette courte biographie romancée, qui donne le la d'une époque assez peu connue.