Ça me brise le coeur de l'avouer: je n'ai pas franchement aimé la lecture de Maléfices.
Et pourtant, après plus d'une dizaine d'années à convoiter la seconde édition, je découvrais ce Maléfices V3 avec un véritable enthousiasme.

Commençons par le système de jeu. La volonté affichée des auteurs était de le rendre aussi transparent et léger que possible, tout en cadrant malgré tout la narration. C'est plutôt réussi, et après une ou deux parties, un joueur normalement constitué devrait adopter les règles de cette troisième édition sans mal. Néanmoins, d'après les critiques de certains vieux routards de Maléfices, les auteurs ont écarté bon nombre de petites règles intéressantes qui avaient été développées au fil des précédentes éditions. N'y ayant pas joué, impossible de me prononcer : à mes yeux, jusqu'ici, ça tourne plutôt bien.
Mais c'est lorsque la description du contexte arrive que l'enthousiasme laisse place à l'incrédulité : selon les auteurs, Maléfices avait pour vocation originelle d'être une sorte de Cthulhu "light", avec un accent particulier sur le mystère et la manière de le présenter. Ceci dit, de la page 66 à la page 225, on nous présente la Belle Époque dans ses moindres détails, des partis politiques aux mets en passant par l'histoire depuis Napoléon, tel un livre d'histoire très vaguement orienté "occultisme" sur le dernier chapitre. De ces pages, j'en ai retiré de la culture, un mal de tête, mais également l'impression que rien de ce qui y a été présenté ne me sera vraiment utile pour dépeindre ce que Maléfices visait : le mystère. Celui-ci n'est expédié que très rapidement en une dizaine de pages à travers l'ouvrage.
En résumé, Maléfices donne l'impression d'un jeu de rôle qui passe à côté de son véritable objectif.

Fort heureusement, certains points tirent le constat vers le haut. La plume des auteurs, bien que parfois trop verbeuse, est sûre et agréable à lire. La maquette est sobre et claire. Le second scénario (une quarantaine de pages !) est captivant et propose des aides de jeu très complètes. Et puis, au-delà du simple livre de base, la gamme est bien fournie, sans tomber dans l'excès, ce qui garantit une bonne "durée de vie" et une certaine envergure à Maléfices.
Anubis-Vlad-Tepas
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le 4 mai 2011

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