Une plume de belle facture

Maman, maman, j’ai rêvé de l’ours est un mini-roman en soi. À partir des traces laissées dans la mémoire et le corps même de la narratrice, l’histoire contée sans doute autobiographique est celle de la perte d’un être cher brusquement arraché à la vie.

L’écriture est contemporaine et poétique : de très belle facture. J’ai dévoré ce petit livre d’une traite quasi envoûtée par cette plume et une chaussure...

L’autre chaussure, je ne l’ai jamais revue.

En son absence, les chaussures, j’en achète souvent. Je les mets en rang d’oignon, deux par deux. Je déteste en égarer une. Quand cela se produit, je panique. Je cherche partout, convulsivement, jusqu’à ce que je la retrouve. Alors, je la range à côté de sa sœur, bien parallèles, bien droites. Toutes mes paires s’alignent, au garde-à-vous, prêtes à défiler entre l’armoire et le lit. Une-deux, une-deux. En avant, les pompes.