On finit par se sentir comme à la maison dans cette époque Victorienne. Les romans de Jane Austen et leurs adaptations y sont pour beaucoup, et c’est toujours un plaisir de découvrir de nouvelles familles qui jouent avec les convenances et les apparences.
Fanny, l’héroïne du jour aurait pu naitre chez Dickens parce qu’elle représente la vertueuse parente pauvre qu’on daigne accueillir chez les Beltran, ses riches cousins.
Fanny est gentille, courageuse, modeste, et respectueuse.
Et pénible aussi dans cette perfection.
Si son histoire commence bien et est narrée avec toute la délicatesse qui fait qu’on aime Austen, on se lasse peu à peu de l’héroïne (comme quoi la dépendance n’est pas obligatoire).
Le roman en lui même comporte assez de passage vivants pour qu’on ne boude pas son plaisir, mais pour une fois il faut bien reconnaitre qu’on ne suit pas l’héroïne avec beaucoup d’intérêt.
Ce n’est pas que la discrétion de Fanny qu’on déplore, c’est surtout le manque d’élan qu’on ressent chez elle.
On a du mal même à croire qu’elle ressente réellement de l'amour pour son cousin.
De l’affection comme frère et sœur oui on en ressent et on y croit, mais de l’amour….
Du coup le sort des autres personnages nous intéresserait presque davantage que le sien.
Il manque quelque chose à ce roman, il manque deux ou trois passages où la carapace de Fanny se fendrait ne serait-ce qu’un tout petit peu, pour qu’on tremble vraiment avec elle.