Je ne m’étais pas encore fendu d’une critique pour cette saga que j’apprécie de plus en plus à chaque tome.
Ce troisième livre prouve que Steven Erickson maîtrise son univers à la perfection. Il a l’intelligence de faire revenir bon nombre de personnages du premier tome 1 tout en introduisant une pléthore de nouveaux, pour une fois encore des dizaines de personnages et nombreuses intrigues entremêlées.
La saga Malazan, jusqu’à présent, représente la quintessence de la saga fantasy ultime. Certes elle ne prend pas son lecteur par la main, et est de ce fait parfois compliquée à lire, mais elle offre une richesse absolue qui me fascine et m’immerge dans un univers incroyable.
Que dire sur ses descriptions aussi détaillées ? Sur ces batailles prenantes ? Sur ces dialogues aux petits oignons ? Sur cette magie hyper puissante, à contre-pied de la vision réductrice d’un Georges RR Martin ? Un grand soin est apporté à chaque chapitre, chaque page, chaque ligne, si bien que l’ensemble homogène prodigue un résultat proche du chef d’œuvre.
Difficile de trouver les mots exacts pour poser mon ressenti. Je pourrais complimenter ce savant mélange de guerres, de possession, de deuils, de changement, de soulèvement des peuples pendant un moment. Mais je crois que le génie en est au concept : rarement ai-je vu des personnages qui arrivent à être si bien définis en quelques caractéristiques. Ganoes Paran, brave soldat qui trouve tout le monde meilleur que lui. Picker et Blend, duo de soldates complémentaires, l’une sérieuse et l’autre plus évasive. Whiskeyjack et Quick Ben, deux mages qui n’hésite pas à se dresser pour les leurs. Lady Envy, dont la rhétorique est si particulière qu’elle en devient amusante à appréhender. Kruppe, dont les répliques sont également croustillantes. Silverfox, d’abord petite fille, un esprit complexe au sein duquel gravitent plusieurs puissantes et intrigantes âmes. Gruntle et Stonny, deux « simples » gardes qui traversent moult épreuves contre leur gré. Korlat, touchante et charismatique, qui aura eu un rôle plus important que je ne l’aurais imaginé. Il serait facile de se perdre entre tous ces Pannion Domin, Grey Swords, Tiste Andii et T’Lan Imass, mais l’auteur n’a cure des critiques sur les complexités des univers fantasy, et il se fait plaisir !
Bien sûr, tous les personnages ne se valent pas en développement, et tous n’occupent pas une place similaire dans ma considération. Mais ils définissent l’histoire à eux seuls, et si j’ai encore davantage apprécié ce tome, c’est parce que l’aspect émotionnel est renforcé, si bien que certains des destins tragiques en deviennent plus poignants. Ils sont plus attachants, en somme !
Malazan est un récit profond, débordant de réflexions philosophiques, complet, et malgré ses 1200 pages, il ne perd que rarement le rythme. Que ça continue ainsi !
Saidor
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le 19 avr. 2020

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Saidor

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