Je poursuis mon parcours Nothombien et décide d’enchaîner avec Mercure qui ne fut ni vraiment passionnant ni vraiment détestable. On y retrouve le style d'écriture simple et fluide de l'auteur qui rend inévitablement la lecture agréable notamment dans la satisfaction d'avoir achevé un roman en une heure. L'histoire est intéressante. Là encore on y retrouve quelques personnages un peu étranges (notamment un vieil homme répugnant présenté comme un être fort et une jeune femme présentée... comme une femme - cf "Hygiène de l'assassin") situés dans un lieu lui aussi un peu étrange et dont l'intrigue, un peu étrange, repose sur la question de l'emprisonnement et de sa propre liberté. Liberté de mouvements, liberté de paroles, liberté d'exister. Il est également question d'amour et un amour exclusif et passionné également un peu étrange. Un amour dont on ne sait finalement s'il ne repose pas uniquement sur la beauté extérieure. Une affection forte d'un côté, où la victime se complaît à aimer son bourreau, et un transfert de l'autre. Un transfert d'individu, imaginant ainsi que le premier amour mort renaît dans le second. Un jeu de dominant - dominé où comme à chaque les rôles vont s'inverser.
Le livre a finalement les qualités de ses défauts. En somme, avec Amélie Nothomb nous avons un peu l'impression de relire les mêmes livres. Certes, ils ne sont pas désagréables mais cela reste un peu redondant et de fait un peu décevant. Seule nouveauté : la double fin dont la deuxième, tout aussi crédible et juste, prend le contre pied de la première. Petit ajout sympathique qui rend l'ouvrage un peu plus intéressant.