Mille soleils splendides, métaphore d’un ghazal d’un poète du XVII° siècle, Saïb-e-Tabrizi, sur Kaboul.


"Nul ne pourrait compter les lunes qui luisent sur ses toits


Ni les mille soleils splendides qui se cachent derrière ses murs."


Khaled Hosseini nous laisse entendre que ces mille soleils splendides, se sont les femmes qui se cachent derrière les murs, mais également derrière les hommes et derrière leurs burqas. Hosseini a voulu leur rendre hommage par ce roman à la fois réaliste et porteur d'espoir.


Khaled Hosseini y relate le quotidien de deux petites filles – puis femmes – qui tentent tant bien que mal de (sur)vivre dans un foyer régenté par la violence et un pays sclérosé par la guerre. C'est d'ailleurs là l'un des atouts du livre : l'auteur y partage ses connaissances sur la musique, la littérature, la cuisine mais aussi l'histoire endeuillée de l'Afghanistan entre l'invasion soviétique et la résistance des moudjahidine, l'établissement d'un gouvernement islamiste et son éviction en 2001 par une coalition internationale.


Bien que Mille soleils splendides soit une fiction romanesque, on ne peut toutefois pas occulter sa configuration implicite, à mi chemin entre le reportage, le documentaire et le témoignage. Au fil des chapitres, il est en effet impossible de ne pas penser à toutes les Mariam et les Laila qui peuplent cette planète car les personnages que décrit Khaled Hosseini avec une extrême finesse ne sont malheureusement que les miroirs d'une triste réalité, imprégnée de misogynie, de maltraitance et d'esclavagisme.


Ainsi, les lois édictées par l'Emirat islamique d'Afghanistan sont citées dans leur intégralité par l'auteur. On y apprend notamment que les femmes ne peuvent regarder un homme droit dans les yeux, se mettre en valeur (vernis, bijou, maquillage), travailler ou encore aller à l'école.


Quoi qu'il en soit, un roman sublime qui met en lumière deux destins entrecroisés qui finiront par n'en faire plus qu'un et qui, en parallèle, retrace l'histoire de l'Afghanistan de 1960 à nos jours. Un hommage déchirant aux milles soleils splendides, qui, on le comprend peu à peu, désignent ces femmes prisonnières des carcans de leur religion, des murs de leur maison et des poings de leur bourreau.

Rrusho75020
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le 8 août 2016

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