Mille soleils splendides sur mille vies sordides
Aussi éprouvant qu'instructif, « Mille soleil splendides » est un roman plutôt de genre sentimental qui illustre clairement, de façon malheureusement assez triste, la situation et les moeurs loin de chez nous, en Afghanistan plus précisément. Malgré que l'histoire soit bien écrite, il peut être difficile de la lire jusqu'au bout, tant elle est dure.
Khaled Hosseini, né à Kaboul le 4 mars 1965, est un écrivain d’origine afghane. Fils d’un diplomate et d’une professeur de farsi et d’Histoire, il a passé son enfance en Iran, puis à Paris, suivant les affectations de son père. En 1980, alors que l’Iran est occupé par les Soviétiques, la Famille Hosseini obtient un droit d’asile aux Etats-Unis et s’installent en Californie. Après une licence en biologie et des études de médecine, Khaled Hosseini entre au Cedars-Sinai Medical Center de Los Angeles en tant qu’interne en 1996. Depuis, il exerce la profession de médecin. Il commence en 2001 l’écriture de son premier roman, The Kite Runner (Les cerfs-volants de Kaboul en français), qui obtient un succès littéraire aux Etats-Unis en 2003, et est déjà traduit dans plus de 70 pays et a été adapté au cinéma par Marc Foster en 2007. Son deuxième roman, A Thousand Splendid Suns (Mille soleils splendides), s’est classé dés sa sortie en 2007 parmi les meilleures ventes aux Etats-Unis et en Europe. En 2006, Khaled Hosseini a été nommé ambassadeur par l’UNHCR, l’agence internationale des Nations unies pour les réfugiés, et s’est investi par la suite dans de nombreuses causes humanitaires.
« Mille soleils splendides » nous raconte l'histoire d'une femme de Kaboul, que l'on suit tout au long de sa vie. Née d'une union illégitime entre Jalil, un homme d'affaire et une de ses servantes, Mariam est considérée comme une bâtarde. La petite fille ne sait pas tout cela et croit que son père l'aime. Mais à la mort de sa mère, Jalil la marie de force à un homme de trente ans plus âgé qu'elle, pour l'éloigner. Pendant des années elle est obligée de se soumettre à cet homme brutal, sans parvenir à lui donner d'enfants. Un jour, celui-ci prend comme deuxième épouse Laïla, leur petite voisine de quatorze ans. Mariam la considère d'abord comme une rivale, puis trouve en elle une alliée. Victimes toutes deux de la violence de leur mari, elles unissent leur courage pour tenter de fuir l'Afghanistan.
Si j'ai trouvé en le lisant que ce roman était très bien écrit, j'ai en revanche beaucoup moins apprécié l'histoire en elle-même, que j'ai trouvée extrêmement triste et douloureuse à lire. Il m'a fallu énormément de courage pour la terminer. En voici ici un extrait :
« Ouvre tes oreilles en grand et retiens bien la leçon : de même que l'aiguille d'une boussole indique le nord, un homme qui cherche un coupable pointera toujours une femme du doigt. Toujours. Ne l'oublie jamais, Mariam. »
Sans doute fallait-il ça pour bien faire comprendre la réalité de l'histoire, car ce que vit l'héroïne dans l'histoire, est probablement ce que vivent des milliers de femmes dans des pays lointains. C'est le réalisme du roman que j'aime bien, car en effet, si la lecture en est pénible, on apprend néanmoins beaucoup de choses qu'on ne savait peut-être même pas avant de lire l'histoire, et ça peut sensibiliser à la situation de beaucoup de gens dans le monde.
Pour résumer, ce roman peut être intéressant à découvrir pour ce qu'il dénonce, mais n'est pas forcément facile à lire pour autant.
Danaé LOTTIG
« Mille soleils splendides » de Khaled Hosseini
Editions Belfond
2007, Paris, France
408 pages