Miso Soup
7.2
Miso Soup

livre de Ryû Murakami (1997)

Il fallait bien que ça arrive un jour, j'ai donc lu un roman japonais.

Ne croyez pas que ma Comédie Humaine soit terminée ou même interrompue : c'était avant que de la commencer, quand je me donnais du courage.

Miso Soup décrit la face cachée de la société japonaise, la jeune, la décadente, la pervertie, en compagnie d'un jeune japonais, à Tokyo, qui sert de guide touristique (option cul) aux étrangers.

La société japonaise, parlons en. Quand on parle du Japon, on parle des courbettes et des jeux japonais humiliants.

Car le japonais possède apparemment le plus grand respect qui soit, il suffit de prendre le métro à Tokyo pour en être convaincu, oui, rien que ça, un petit billet aller-retour pour la conviction, facile. L'occasion de voir les gens couper leur sonnerie et chuchoter quand ils doivent vraiment recevoir un appel, ne pas se toucher sous peine de se confondre en courbettes. Le plus grand respect apparent. On parle également de leur dévouement au boulot, à rester absolument jusqu'à ce que leur chef soit parti, même s'ils n'ont rien à faire, à rester boire un verre avec leurs collègues même s'ils habitent très loin de la métropole, parce qu'il n'est pas même envisageable de ne pas s'y soustraire.

Et à côté, il y a ces jeux entre fous et dégueulasses, et du côté sexuel, les classiques qui mettent des mains au cul dans le métro (et se risquent à avoir leur nom affiché dans le journal et à perdre leur boulot), les films aux poils floutés et aux gémissements ingénus les plus pervers du monde (pourquoi ne floutent-ils pas les cheveux et les sourcils ?), bref, un milieu parallèle riche et varié.

Miso Soup nous plonge dans un univers du sexe à Tokyo vaguement visible et surtout sous-terrain. La prostitution des étudiantes, plus par ennui que pour l'argent. Les différents degrés de bars à hôtesses, souvent exclusivement proposés aux Japonais, l'on peut passer au milieu d'eux et voir beaucoup de propositions des rabatteurs, mais exclusivement pour les gens autour quand on n'a pas la chance d'avoir une face de citron et les yeux bridés (pas de ploblème, nous tlès tlès gentils, ça vient de biouman, c'est de l'humour Inconnus cher lecteur, rappelle-toi).

Voilà la découverte de la face cachée de Tokyo que Miso Soup nous propose. Mais ce n'est pas l'unique face cachée, puisque le livre contient aussi de véritables morceaux de psychopathe sans émotions, sous les traits d'un touriste américain un peu étrange. La face cachée de l'humanité, celle qui ne s'embarrasse pas d'empathie. Celle qui libère ses pulsions. Oh, ben un peu la même que la première ? Non car elle n'est pas entachée d'une quelconque volonté de paraître, seulement un peu d'instinct de survie.
Phae
8
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le 4 juin 2013

Critique lue 396 fois

Phae

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