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1944, Elsa Triollet, communiste, figure de la résistance devient la première femme à recevoir le Goncourt pour un ensemble de textes écrits pendant la guerre parus aux éditions de Minuit (le premier accroc coûte 200 francs).
L'année suivante, le jury Goncourt récompense une autre œuvre qui raconte la guerre, l'occupation.
C'est "Mon village à l'heure allemande" de Jean-Louis BORY.


Je ne l'ai découvert que récemment, mais dans leur impérialisme, les allemands avaient réglé les horloges sur l'heure de Berlin. D'où le titre.
Ici, ce n'est pas tant l'occupation allemande dont il est question mais des conséquences dans la population: relations entre résistants, profiteurs, délateurs, idéalistes, collaborateurs... Dans cet univers rural, tout le mode épie tout le monde. Chacun est jugé à l'aune de ses faiblesses et de ses forces...
La narration est originale. Le roman changeant de narrateur. Ils se font multiples pour décrire l'atmosphère de ce village obligé de vivre sous la coupe artificielle des allemands assez invisibles dans le roman. Certains narrateurs sont d'ailleurs assez surprenants.


Le roman manque peut-être à provoquer de l'empathie chez le lecteur tant les personnages sont nombreux à parler à la première personne. Mais c'est une bonne surprise, d'autant qu'il traînait dans un coin, oublié et que l'édition datant de 1946 a été reliée par mon grand-père.


A noter que le roman, qui se déroule en mai 1944 et se conclut par l'annonce du débarquement, a été écrit entre mai et juillet 1944.


A ranger à côté de Suites Françaises d'Irène Némirovsky.


"Voilà tout un village corrompu par la peur. Pourri jusqu'aux moelles par la peur; peur de crever de faim, peur d'être supprimé comme ça, d'une pichenette, pour le bon plaisir de la tribu la plus forte, la plus armée. Je me rappelle une caricature de je ne sais plus quel journal: des gens noirs de peau, emplumés, peinturlurés, hideux, torturant une pauvre viande d'homme, et le victime hurlant:
- Sauvages, vous vous croyez donc en mil neuf cent quarante-quatre?..."

LilianSG
8
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le 27 déc. 2019

Critique lue 280 fois

LilianSG

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