Mongolie rouge, pays du ciel bleu par Anabis

Lecture très intéressante car le rapport à la culture et à l'exotisme a, j'ai l'impression, bien changé depuis 1958. Il ne faut pas lire ce livre pour les faits et chiffres qu'il contient car surement obsolètes, mais pour le point de vue d'un intellectuel britannique et homme tout à fait versatile (espion, zoologiste, pongiste, scénariste et critique de cinéma...) sur un des rares pays commencant à peine a s'ouvrir sur le monde. Il aurait pu bêtement s'épancher sur "des gens vrais et proches de la nature" (comme les parisiens avec qui j'ai partagé un covoiturage vers la Charente) mais il choisit de prendre du recul et d'accepter son "goût egoïste de l'exotisme". C'est vraiment ce qui m'a le plus plu car si il y a un concept encore valable 60 ans après c'est bien celui-ci. Ne pas vouloir enfermer les peuples dans ce qui les caractérise le plus profondement, accepter qu'en s'ouvrant sur le monde tout le monde perd un peu de soi. Ainsi il ne faut pas s'offusquer ou se peiner d'écouter un mongol jouer du Chopin ou à l'inverse un européen s'essayer au tir à l'arc monté.
Au cours de la lecture vous vous forgerez votre propre opinion sur le juste milieu entre mondialisation et culture exotique. C'est un problème qui devrait parler à la majorité en ces périodes de troubles identitaires à l'échelle mondiale.

Cela dit, le livre n'a clairement pas été écrit dans cette visée, et ces réflexions sont parfois un peu perdus au milieu d'une énumeration de faits et de chiffres, qui ne sont pas inintéressants par ailleurs. L'auteur n'ayant pas écrit cet ouvrage dans un but autre qu'un compte rendu de voyage sans prétention on ne peut pas lui en vouloir. On se surprend meme à sourire de temps à autre d'une anodine anecdote.