Moura, ou Maria Ignatievna Zakrevskaïa a bien existé, et je ne savais rien d’elle avant de commencer la lecture du roman d’Alexandra Lapierre. Dès les premières pages, nous sommes pris dans l’histoire, et d’attachement pour les différents personnages. Il est aisé de comprendre que l’auteure est tombée sous le charme de Moura. Néanmoins, on sent ce roman très documenté, et juste, bien que romancé. Il est facile de se laisser haper par ce livre, et de ne plus en ressortir. Cependant, j’ai trouvé que l’enfance de Moura n’était pas assez développée. On ne perçoit pas bien ses sentiments et son caractère au début du roman. Heureusement, cela s’arrange au fil des pages, pour que finalement, l’héroïne finisse par nous séduire nous aussi. La révolution bolchevique a marqué le début de ma passion pour ce livre, et pour Moura. Les évènements s’accélèrent, le suspense est haletant, et la petite histoire se mêle à la grande. Étant passionnée par la Russie, et notamment par la Russie du 20ème-21ème siècle, j’ai adoré retrouver les grands évènements et grands personnages étudiés en histoire, mais du point de vue de notre héroïne. Moura est une aristocrate russe, qui ne restera pas bloquée dans le passé comme nombre de ses semblables. Elle montrera une certaine curiosité envers le communisme, et nourrira même des espoirs. J’ai beaucoup aimé le personnage, et ça m’a donné envie d’en savoir plus sur elle, bien que cette biograpghie romancée en apprenne déjà beaucoup. Elle a cotoyé les plus grands intellectuels de son époque, que ce soit du temps de l’aristocratie, qu’après la révolution. Alexandra Lapierre nous révèle leur intimité, et nous donne envie d’en savoir plus sur eux, sur eux tous. De lire leurs écrits. Parce qu’à la fin de son livre, le portrait de Moura qu’elle nous a offert nous l’a rendue si attachante, qu’on ne veut plus s’en séparer. J’ai été séduite par cette femme, qui reste forte malgré l’ampleur des catastrophes qui s’abattent sur elle. Cette femme aux multiples vies, aux multiples mensonges mais qui dans le fond m’a toujours semblé sincère, si ce n’est dans ses dires, au moins dans ses sentiments. Elle a eu plusieurs illustres amours : Lockhart, Gorki, Wells … mais je n’ai pas vraiment réussi à m’attacher à sa relation avec le premier. Il manquait quelque chose dans l’écriture je pense, pour nous transmettre toute la passion qu’elle éprouvait pour lui, car elle disait bien qu’il était la passion de sa vie. Néanmoins, on sent tout l’amour que cette femme a éprouvé pour toutes ces personnes : ses sœurs, ses enfants, ses amants … Elle m’a semblé fidèle à tous, et dévouée. Le portrait de Maria Ignatievna Zakrevskaïa d’Alexandra Lapierre est décidément un coup de coeur pour moi.

Sashenkaa
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le 23 août 2017

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