Il n'y a sans doute pas meilleure introduction à la relatvité einsteinienne, à la mécanique quantique et au monde atomique que les ouvrages célèbres que George Gamow a publié dans les années 40. Certes, on est loin des gratouilleries qui agitent la communauté des épistémologues sérieux (et, non, je ne parle pas de Hawkins, c'est fou, non ?), mais on est de plain-pied dans la façon dont un scientifique, et pas des moindres, se représente le monde où habitent ses équations, dès lors qu'il doit faire abstraction de ces équations mêmes pour se concentrer sur leur signification et en transmettre le sens.

Le procédé est simple - dans la lignée de Flatland, on plonge un quidam tout à fait ordinaire, un quelconque Mr Tomkins, habituellement tout occupé de taux d'intérêts, de costumes en tweed et de conjugalités sans histoires, dans un monde où habitent d'autres entités, ayant d'autres habitudes, du fait de quelques écarts des constantes auxquelles nous n'accordons en général aucune importance pour le simple fait que nous ne les percevons pas.

En l'occurrence, ce pauvre Mr Tomkins doit faire face à des mondes où la vitesse de la lumière est bien inférieure à celle que nous connaissons, ou la constante de Planck, bien supérieure. Effets relativistes et effets quantiques en deviennent très aisément perceptibles.

Au lieu d'user d'un télescope ou d'un accélérateur de particules et de nous parler des aventures spiralantes dans les champs magnétiques des "machinons" et autres "gluarks" (oui, oui, ceci est un anachronisme), Gamow nous évoque des billards bizarres et l'impossibilité de pédaler plus vite que la lumière ; ce qui rend tous ces effets pour le moins insolites presque perceptibles et compréhensibles - à défaut d'être tout-à-faits cohérents : mais ce n'est pas ce que l'on demande à un ouvrage de vulgarisation d'introduction.

Le bouquin a très vite été un best-seller de la littérature parascientifique, a connu de nombreuses rééditions - il est excellent qu'il perdure jusqu'à nos jours. S'il est sur certains points en retard de quelques étapes (aujourd'hui où l'on parle de supersymétrie, de cordes, de branes et de micro trous noirs) sa simplicité et l'humour si malicieux de son auteur en font,a assurément, une très plaisante référence.
Kliban
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le 13 nov. 2010

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