Né sous une bonne étoile d’Aurélie Valognes, présentation
Gustave fait sa grande rentrée. Il entre au CP. Il ne veut pas décevoir sa mère. Très vite, il se plonge dans ses rêves, plutôt attiré par l’extérieur que par ce qui se passe en classe. Il essaie de se ressaisir mais son maître d’école a déjà cerné Gustave.


La peur au ventre s’immisce tous les jours. Malgré ses efforts, son travail acharné le soir avec sa mère, Gustave n’y arrive pas. Dans son malheur, il trouve tout de même un ami, lui qui n’en a jamais eu.


Né sous une bonne étoile d’Aurélie Valognes
Tout commence bien mal pour Gustave, Gus-Gus (comme la souris dans Cendrillon), pour ce petit garçon qui entre au CP. Gustave est un petit garçon rêveur, il n’écoute pas grand chose, il est petit, frêle, n’a pas forcément d’amis et certains sujets le passionnent. Dans cette école où sa soeur, Joséphine, qui est passée avant lui et qui a eu de très bonnes notes, Gustave va souffrir tant et plus. Va-t-il développer une phobie scolaire à avoir le noeud tous les matins ?


Le lecteur suit donc Gustave pendant une bonne partie de sa scolarité jusqu’à pratiquement la fin de sa classe de 5ème. Vu ses résultats proches de zéro, il est vite catalogué comme garçon qui ne travaille pas et qui n’ira pas bien loin puisqu’au collège on veut le réorienter vers une filière professionnelle. Gustave est un garçon très sensible. Il veut toujours faire plaisir à sa mère et la protéger. Mais il n’y arrive pas à son grand désespoir.


Mais il suffit d’une rencontre. Il suffit de faire confiance à quelqu’un et ensuite se révéler avec les clés qui sont amenées et qui sont acceptées. Le lecteur suit donc le cheminement de ce jeune garçon qui se révèle au fur et à mesure. Pourtant les embûches sur son chemin sont nombreuses et plus que nombreuses. Et une ou deux personnes ne sont pas suffisantes pour changer le regard et le jugement des autres.


C’est très bien de lire des livres mais c’est encore mieux de rencontrer des personnes qui ont été dans le cas de Gustave et qui peuvent échanger avec des enfants, des élèves dans le même cas. Cela permet de donner de l’envie, de comprendre pourquoi on peut être différent, pourquoi les résultats en classe sont mauvais.


Aurélie Valognes nous offre un roman qui porte à réfléchir. Elle nous montre ces enfants qui se trouvent mal en classe, qui peuvent subir que ce soit chez eux ou à l’extérieur des souffrances psychologiques parce qu’ils ne sont pas dans la norme. C’est facile de s’en prendre à plus faible que soi lorsque l’on représente l’autorité, lorsque l’on se venge de faits qui se sont passés. Aurélie Valognes nous montre le travail de ces enseignants toujours poussés à bout par des programmes intenses qui doivent être bouclés en peu de semaines, par une hiérarchie qui ne les écoute pas. Mais certains gardent la foi et sont récompensés au-delà de leurs espérances. Aurélie Valognes montre à son lecteur comment la confiance en soi peut basculer d’un côté ou de l’autre par rapport à un évènement, comment un enfant peut être écrasé par un frère ou sa soeur.


Ce roman est un formidable message d’espoir que ce soit pour les enfants et pour certains adultes, finalement qui peuvent trouver des astuces pour aller de l’avant même si c’est difficile. Ensuite, il ne faut pas croire tout ce qui peut être dit. Si la confiance a été donnée à quelqu’un et que cette confiance est sapée, il vaut mieux s’adresser directement à cette personne pour connaître au fond la vérité.


Encore un très bon Aurélie Valognes, que je préfère amplement au précédent, sans que ce soit tout de même un coup de coeur. Je la trouve très à l’aise pour écrire et mettre en scène des enfants qui sont les héros de ses romans, comme Au petit bonheur la chance qui reste, à l’heure actuelle mon préféré. Né sous une bonne étoile porte très bien son titre. Car oui, en définitive Gustave est bien né sous une bonne étoile. J’ai également beaucoup aimé la relation entretenue avec sa soeur Joséphine et comment elle est décrite car oui elle veut se sortir de cette cité, elle veut réussir par tous les moyens et se forgeant une carapace, carapace que son frère a quand même compris.

Angélita
8
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le 21 mars 2020

Critique lue 1.3K fois

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