D'emblée on peut qualifier ce tome de différent de la saga principale, déjà car il a été écrit par un autre auteur (mais avec la validation de Steven Erikson), et aussi car il s'agit d'un prequelle, centré sur l'île de Malaz. Naguère capitale de l'empire Malazéen, il est désormais l'ombre de lui même, doté d'une valeur surtout symbolique.


Malgré tout, il est, dans ce tome, le théâtre d'événements spectaculaires. On se situe quelques années avant le tome 1, lorsque Kellanved était encore empereur, régnant avec son bras droit 'Dancer'. C'était aussi l'époque où Laseen, actuelle impératrice, s'appelait Surly et dirigeait les "Claws", un groupe d'impitoyables assassins répondant aux désirs du pouvoir lui même (c'est mauvais signe quand la dirigeante d'un groupe de tueurs accède elle même au trône impérial).


Nous assistons donc à ce levée de ténèbres, à ses complots de l'ombre qui ont distillé les nouveaux rapports de force. Contrairement à la saga principale, guère de multiples points de vue : ils sont réduits au nombre de deux. Nous avons Temper, un vieux vétéran comme on en fait souvent, qui par ses précédentes relations se retrouvera impliquée dans cette nuit où pulluleront les meurtres. Nous avons aussi Kiska, une voleuse, qui comme son statut l'indique fouinera tant qu'elle sera aussi témoin de ces événements. Avoir une "tante" ayant des connaissances parmi les plus puissants membres du pouvoir à dû aider... J'ai aimé ces deux protagonistes mais ma préférence tend vers la deuxième. Pour sûr que Temper a du charisme, mais il demeure classique, là où Kiska a un peu plus de personnalité et évolue beaucoup au sein de cette courte histoire pour les standards de cette série. Elle commence assez sûre d'elle, puis se rend vite compte qu'elle est insignifiante en comparaison de ce à quoi elle assiste. Elle sait se défendre bien sûr, juste avec une paire de dagues, bien moins impressionnant que la magie dévastatrice que certains peuvent déployer. Elle ne laisse cependant jamais sa peur la submerger et, même si malmenée, fait preuve d'un grand courage.


Le récit est donc surtout composé d'un enchevêtrement de rencontres improbables, de prises de pouvoir, d'affrontements épiques et d'assassinats sanguinaires. Bien rythmé mais peu développé, il est porté par un style d'écriture facile à lire à défaut d'être complexe et détaillé. Si le fond est donc indéniablement intéressant, la forme est à mon humble avis inférieur à du Steven Erikson. Ce dernier, même si il est parfois difficile à suivre, porte ses histoires avec une écriture millimétrée et lyrique, tandis que, en tout cas pour ce livre, Ian C. Esslemont se contente de raconter ce qu'il se passe. Mais c'est assez prenant que pour valoir la lecture sans trop se prendre la tête !

Saidor
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le 30 juin 2020

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