Deux motifs ont concouru à l'achat de cet ouvrage : le post-it "Conseillé par les libraires" qui le recouvrait ainsi que sa couverture, originale et esthétique (il m'arrive encore de flancher devant les arguments "marketing", je me soigne).
Accessoirement, j'avais comme présupposé que les éditions 10-18, à l'instar d'Actes Sud, ne publiaient que de bons romans. Enfin, j'étais à mille lieues de penser que Barbara Israël était une auteure française... Que de pièges et de méprises en perspective !

Je n'ai pas su venir à bout de ce roman. À cela, plusieurs raisons :

- l'intrigue du roman est quasiment inexistante (une demoiselle se fait larguer et se morfond. C'est déjà pas mal, mais c'est quand même tout)
- la construction de ce livre m'a paru très confuse (au moins jusqu'au chapitre 5, où j'ignorais si Betty rêvait de sa relation avec Alex ou si elle essuyait une rupture après avoir partagé son toit avec lui pendant quinze ans (pas de transition, pas d'élément éclairant, j'étais royalement paumée))
- l'écriture m'a semblé expéditive et d'une crudité qui n'était pas faite pour me convenir (langage oral, parfois vulgaire)

"Putain, qu'est-ce qu'il est con ce mec ! Si ça continue, je vais me barrer ! Je gèle, moi, peste Zeno dans mon-oreille-carrément-d'accord." (p. 14)

- le langage employé m'a parfois laissée dans l'incompréhension...

"Zeno a proposé de me charrier sur son Ciao*" (p. 91) ; "[...] t'as fait rentrer quarante pétasses et cinquante acteurs, qu'est-ce qu'on a, faut te donner notre CV? hurle-t-il au physio*" (p. 15)

- le tempérament de la narratrice m'a exaspéré dès les premières pages et ce, de façon irrémédiable : juvénile voire futile malgré ses trente-cinq berges, pathétique, revêche, insolente, gratuitement méchante, égocentrique : rien qui donne envie de continuer à faire sa connaissance...

"Je jauge "La Bijou" d'un regard moqueur en espérant qu'il va le remarquer, se sentir percé à jour, blessé par ce regard méprisant mais hautement estimable qui est le mien." (p. 92)

- la peine de Betty m'a semblé passablement inconsistante. De l'ordre de celle d'une gamine de quinze ans qui aurait à essuyer la fin d'un amour au bout d'une dizaine de jours. Frivole et irréaliste, selon mes perceptions.
- et, enfin, ce roman se veut sans doute humoristique, mais la sauce n'a pas du tout pris chez moi...

"Il est rassurant de constater qu'une idiote dans son genre soit si consciente que B. comme Betty, précède D. comme Diane... comme Débile, Déclin, Défunte, Dulle, Doche, Drosse, Darce, Douf, Diane, comme Dauvre Disérable Donnasse ! Je vais D'écraser comme une Douche !" (p. 25)

Nos vies rêvées ne correspond pas du tout à mes attentes littéraires et, si je ne me suis pas ennuyée, j'ai eu l'impression, en lisant ce livre, de voir passer un OVNI qui rasait le toit des maisons en faisant un bruit de canard sur un tracteur. En des termes moins métaphoriques : décalé et baroque. Il y a des gens qui aiment ça...
Reka
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le 9 mai 2012

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