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Le texte :


Voilà du beau, du grand roman feuilleton. Et de l’efficace. Cela tombe bien puisque l’intrigue se déroule au début du XX° siècle, quand cette forme littéraire était encore en vogue et appréciée à sa vraie valeur.


Dominique Maisons nous propose deux personnages principaux parmi une multitude de figures plus ou moins connues et toutes particulièrement représentatives de courants, d’univers, en réussissant l’exploit de ne jamais être caricatural. Dans ce roman, Giovanni Riva, jeune apprenti journaliste d’origine italienne, ce qui le met en butte aux jalousies de ses collègues d’origines moins transalpines, se retrouve détaché par son journal auprès de Max Rochefort, écrivain à succès dont la parution des livres en épisodes dans le dit journal remporte un succès jamais démenti. Giovanni aura pour tâche d’être à la fois le secrétaire particulier de Max et de jouer les espions pour son journal en rapportant les faits et gestes de son nouveau patron.


Giovanni et Max vont immédiatement se retrouver mêlés à un crime atroce perpétré sur la personne d’un cardinal, dans un hôtel de province. Les tenants et les aboutissants de ce crime vont bien évidemment au-delà des apparences. Mais cela, ce sera à vous de le découvrir.


Même si l’intrigue est ici bien ficelée, ménageant quelques effets de surprises et pleine de rebondissement, ce n’est pas le plus important, à mes yeux.


Dominique Maisons recrée entre Max et Giovanni l’image de « couples » aussi célèbres et différents que Sherlock Holmes et Watson ou Phileas Fogg et Rouletabille, etc…


Par ailleurs, par une magie opérant tout au long des pages de cette aventure, Dominique Maisons réalise l’exploit de faire en sorte que le lecteur est littéralement projeté à côté de Max et de Giovanni. Délaissant les dialogues pour leur préférer les descriptions (jamais ennuyeuses, autre exploit !), Dominique Maisons fait du lecteur un témoin passionné de Max et de Giovanni, presque un troisième larron.


Dominique Maisons a également eu l’instinct de ne pas délaisser les personnages secondaires qu’il s’agisse du commissaire Jucard, de Marguerite, la servante de Max. Le récit fourmille alors de personnages et de possibilités offertes à Dominique Maisons de développer son récit, de lancer les indispensables fausses pistes, de papillonner d’un aspect de son histoire à un autre sans jamais laisser retomber l’attention de son lecteur.


L’auteur et son narrateur, Giovanni, se confondent au fur et à mesure de l’avancée du récit comme pour permettre à Dominique Maisons d’endosser le passé des vrais raconteurs d’histoire et d’assumer la filiation avec les plus célèbres feuilletonistes.


Ruez-vous sur ce gros pavé que vous ne lâcherez pas avant de l’avoir achevé… essoufflé par vos trépidantes aventures et heureux d’en être sorti sain et sauf…

Ga_Roupe
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le 12 oct. 2016

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Ga Roupe

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