Bon sang, ma 500e critique/commentaire! Quand donc suis-je devenue si assidue à écrire sur les livres? Je dois dire que pour cette critique qui marque un tournant dans les chiffres ronds, je suis ravie que ce soit avec "Oscar et la dame en rose", un petit livre dont on sort différent. Grandi, touché, triste, cynique, toutes ces réponses, je ne sais pas trop, mais assurément, il fait parti de ces lectures qui marquent.


Je ne ferai pas un résumé, la quatrième couverture convient largement. Ni de comparatif avec le film, que je n'ai pas vu. Dans cette histoire, sous une forme épistolaire, Oscar vit en douze jours l'équivalent d'une vie , ou du moins se l'imagine. C'est donc un condensé de vie en quelques jours. Le livre suit la même logique: une histoire courte, mais qui donne pourtant l'impression de sortir d'un roman de 500 pages. Une manière image de dire qu'il y a un contenu profond, des leçons de vie à chaque tournants et l'impression de ne pas sortir indemne de cette lecture.


Je félicite l'auteur de ne pas être tombé dans le quétaine et le sentimentalisme guimauve, comme beaucoup d’œuvres traitant de jeunes gens en fin de vie ou atteints de maladies incurables. Être malade, ça n'a rien de romantique. Mais dans cette œuvre-ci, ce n'est pas tant de rendre la fin de la vie d'Oscar belle que de la remplir avant la fin. Façon de parler, bien sur.
J'ai aimé l'humour dans les pseudonymes des enfants malades. On oublie que la maladie est aussi un sujet dont on peut rire, que cela apporte même une certaine légèreté, puisque cela lui permet alors de s’incarner positivement dans notre langage.


J'ai aussi beaucoup apprécié l'imagination de la Dame Rose, mon personnage préféré. On oublie souvent que la vie se traduit beaucoup à travers notre faculté de rêver et de créer. C'est une dimension qui prend tout son sens dans l'exercice d'Oscar, qui doit s'inventer une vie en si peu de temps, mais qui est facilité par l'apport créatif et intuitif de la dame en rose. C'est après tout elle qui le soumet à cet exercice inventif. Mais au fond, l'invente-il vraiment? Tout ce qu'il fait s'ancre tout-de-même dans sa propre réalité, mais l’exercice lui a permit de ne pas se restreindre à la barrière de son âge ( ou du temps).


Un petit livre, donc, dont on pourrait assurément jaser entre lecteurs et lectrices durant quelques heures, car il y en a beaucoup à dire et nous pourrions extrapoler longtemps sur l’existentialisme, le mystère de la foi, les rapports entre enfants et adultes, entre soignants et malades, entre parents et enfants malades, etc. Petit livre, mais remplit de thèmes à large porté!
Néanmoins, Oscar, bien que défini comme un enfant de 10 ans, selon moi, possède une âme beaucoup trop vieille pour cet âge. C'est difficile de l'imaginer âgé de 10 ans, même si on lui attribue un hypothétique Haut Potentiel ( communément appelé "douance"). En clair, il a l'air trop vieux!


J'ai énormément apprécié la façon de traité la Foi. Ayant reçu une base de catéchisme qui ne me sert à rien aujourd'hui, trouvant la religion aussi incohérente que compliquée, je trouve cependant que dans cette histoire, la Foi s'incarne d'une façon plus profonde. Elle permet d'aller de l'avant, ne concerne aucunes obligations, ne comporte pas de punition, très loin des messes, des achats, des bibles et de tout le bazar écclésiastique élitique. Ici, "croire en Dieu" c'est croire juste croire en la vie. Point barre. Pas plus compliqué que ça. Vivez bien, vivez moralement, n'oubliez pas de vivre. Merci Smith.


Pour ce qui est du livre en lui même, ça se lit très bien, car la forme épistolaire ne prête pas à de longue descriptions et puisque que Oscar a 10 ans, le choix de ses mots est conséquent à son âge, donc simples ( même si parfois de simples mots peuvent avoir une énorme portée). On peut l'achever en moins d'une heure, mais je ne conseille pas de le lire vite, mais de le lire "bien". Il y a de très beaux messages dans cette œuvre, et qui peut par ailleurs autant faire rire par endroit que de rendre triste à d'autre.


À mettre dans votre pile "À lire au moins une fois dans sa vie".


Et n'oubliez pas de vivre!

Shaynning

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