Oyana
Oyana est une exilée. Partie de son Pays Basque natal, elle vit désormais au Canada, mariée à un anesthésiste qui la comble à tout point de vue. Du moins c’est ce que l’on pourrait croire. Oyana...
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le 30 nov. 2021
Direction le Québec aujourd’hui sur Lettres it be avec cette chronique autour du dernier livre d’Éric Plamondon, Oyana, publié chez Quidam éditeur. Dans son sixième roman, l’auteur né à Québec en 1969 se penche sur la question difficile de l’exil politique, à l’heure exacte où le mirage de l’ETA n’a jamais vraiment disparu et celui de l’IRA semble se pointer pour de vrai encore à l’horizon.
« S’il est difficile de vivre, il est bien plus malaisé d’expliquer sa vie. »
Elle a fait de son existence une digue pour retenir le passé. Jusqu’à la rupture. Elle est née au pays Basque et a vieilli à Montréal. Un soir de mai 2018, le hasard la ramène brutalement en arrière. Sans savoir encore jusqu’où les mots la mèneront, elle écrit à l’homme de sa vie pour tenter de s’expliquer et qu’il puisse comprendre. Il y a des choix qui changent des vies. Certains, plus définitivement que d’autres. Elle n’a que deux certitudes : elle s’appelle Oyana et l’ETA n’existe plus.
L’engagement politique peut-il se dissoudre dans l’existence et l’oubli ? C’est cette question centrale qui habite la trame du nouveau roman d’Éric Plamondon, que l’on avait laissé avec le remarqué Taqawan paru en 2018. Cette fois, avec Oyana, on prend part à une alternance de voix et de chapitres courts, rythmés, chacun retraçant une facette d’un conflit aussi extérieur qu’intérieur. Autour de l’histoire de l’ETA, entre Pays basque et Montréal, l’auteur québécois nous invite à une véritable réflexion en suivant les traces d’Oyana et de quelques-uns des membres de sa famille et de son entourage. Quand le passé reste chevillé au corps individuel de l’Histoire.
C’est un roman qui finalement sonne assez juste. Eric Plamondon renoue avec son écriture hachée, vive et alerte pour proposer un roman relativement court, comptez 150 pages à peine. Mais cette petite taille n’empêche pas un grand voyage dans le temps et dans les souvenirs d’un mouvement politique qui, dans la vraie vie, n’a peut-être jamais vraiment disparu au moins des cœurs et des esprits. Et à l’heure où une « IRA nouvelle » revendique l’assassinat d’une journaliste, à l’heure où les mouvements politiques les plus durs fleurissent et grandissent autour de la planète souvent sur les cendres de leurs sombres aînés, Éric Plamondon propose un roman qui finalement fait bien écho à tout cela, toute cette dimension politique moderne trop moderne. C’est tout cela que retrace l’auteur en gardant son lecteur captif de bout en bout. Une belle lecture, et une jolie porte ouverte sur l’œuvre d’un auteur québécois désormais incontournable.
Découvrez la chronique en intégralité sur Lettres it be : https://www.lettres-it-be.fr/critiques-de-romans/auteurs-de-p-%C3%A0-t/oyana-d-eric-plamondon/
Créée
le 7 mai 2019
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