L'ouvrage m'est littéralement tombé des mains tant l'ennui et l'agacement conjoints furent omniprésents. Très rapidement, j'ai compris à quel genre de livre j'avais à faire : basilique Saint-Sophie de Constantinople en illustration de couverture, Prix Goncourt des Lycéens 2010... Les indices étaient chauds et évidents, j'étais dubitatif quant au contenu mais nous ne sommes jamais à l'abri d'une bonne surprise. D'autant plus qu'il s'agit d'un cadeau de mes parents, je m'en serai voulu si j'avais laissé mourir le livre sur l'étagère de ma bibliothèque sans jamais l'ouvrir. Trêve de badinage, rentrons dans le vif du sujet. Et bien je ne m'étais pas trompé et mes doutes s’avérèrent légitimes. Ce livre est un précis anti-occident mâtiné de poésie grossière pour analphabète. Mathias Enard, ce funeste inconnu et qui le restera pour moi dorénavant, s'échine à brosser le portrait d'une Europe de la Renaissance en grande partie redevable à la civilisation arabe pour son art, sa culture, sa science, sa technique, sa langue .. que dis-je ? Plus que redevable, nous serions même inférieurs sur de nombreux aspects : liberté de mœurs, sexualité, tolérance etc. Vaste fumisterie, propagande multiculturaliste habituelle, dose hebdomadaire de haine de soi, sachez mesdames et messieurs, que c'est à l'aune de ce type d'ouvrage que grandissent aujourd'hui vos enfants. On leur apprend tout jeune que Léonard de Vinci est vénal s'attachant aux princes avec la plus grande bourse sans se soucier plus avant de son art ou d'éthique (concepteur d'engins de sièges, d'armes pour des condottieres belliqueux) mais que Michel Ange, personnage principal de cette "nouvelle" (?) ou court roman, lui est plutôt anal s'attachant aux bourses pleines à craquer de ses amis les turques sans se soucier plus avant de son pape Jules II, dépeint ici comme le parrain d'une mafia internationale. Ce livre rouge du cosmopolitisme pro-arabe, vous expliquera sans sourciller que Florence est une ville dégueulasse en comparaison à Byzance. Que nous sommes des barbares appréciant le sang : Michel Ange se précipitant lors d'une visite de la ville pour voir un homme se faire condamner à mort dans les rues de Constantinople alors que son interlocuteur local trouvant ce spectacle morbide vulgaire et violent laisse l'artiste florentin seul à ses passions tristes. Quelques petites allusions à l'oeuvre de Dante Alighieri en fin de chapitre viendront chatouiller la mémoire sélective de nos lecteurs pré-pubères pour leur expliquer implicitement que celui considéré comme le plus grand poète et humaniste de l'histoire de l'Occident, pourrait potentiellement être intolérant à l'égard des bons arabes car il est celui qui envoya Mahomet au cinquième cercle de l'Enfer dans la Divine Comédie. Des exemples comme ceux-ci vous en avez des tartines sur des pages et des pages... C'est franchement risible. Non content d'être islamophile, cet ouvrage est aussi un porte étendard de la cause homosexuelle puisque Mathias Enard vous gratifiera de sa plume pataude d'une bonne cinquantaine d'allusions à l'homosexualité latente de Michel Ange et à l'envie frénétique de Mesihi, le correspondant et interprète du sculpteur à Constantinople, de se faire péter la rondelle. Ce roman ne raconte rien, c'est une simple description de la ville et des autochtones pendant 150 pages saupoudré de pseudos dilemmes métaphysiques à 36 centimes. En d'autres termes, un beau prétexte pour véhiculer des sottises idéologiques quand on n'a aucun talent pour écrire de véritables œuvres littéraires. Dois-je préciser que Michel Ange fait le voyage à Constantinople pour construire un pont ? Un pont. Séchez vos larmes, refrénez vos émotions... Oui, c'est une jolie métaphore qui court tout le long de l'ouvrage avec, encore une fois, une discrétion à rendre jaloux un troupeau de rhinocéros en rûte dans un magasin de porcelaine. Il n'y a rien à sauver même le titre est pompeux à se damner. Je passerai sous silence la fin digne d'un roman Arlequin pour midinette en chaleur. Un épisode des Feux de l’Amour contient davantage de ressorts scénaristiques et de suspense que cette flaque de chiasse sournoisement offerte par Enard.
Comment peut-on laisser ce genre d'étron entre les mains de nos gosses ?

silaxe
1
Écrit par

Créée

le 8 févr. 2020

Critique lue 659 fois

9 j'aime

3 commentaires

silaxe

Écrit par

Critique lue 659 fois

9
3

D'autres avis sur Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants

Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants
Elokia
8

Critique de Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants par Elokia

Dans « Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants », Mathias Enard nous parle avec somptuosité du travail de Michel-Ange sur l'élaboration du pont de Constantinople. Rejeté par le pape alors...

le 31 oct. 2010

9 j'aime

1

Du même critique

Fondation - Le Cycle de Fondation, tome 1
silaxe
5

Il était une fois dans une lointaine galaxie...la déception.

Je vais probablement fâcher beaucoup d'entre vous mais personnellement je n'ai pris aucun plaisir à la lecture de ce premier tome du célèbre cycle d'Asimov. N'étant pas un lecteur adepte de...

le 19 juil. 2015

20 j'aime

7

La Domination masculine
silaxe
8

À lire et à relire !

Il faut dire qu'on fait difficilement plus efficace, plus fort et plus clair que l'écriture de Pierre Bourdieu. Un professeur de sociologie absolument brillant qui s'attaque ici à un sujet difficile...

le 17 janv. 2015

18 j'aime

7