La France, des années 1970 à nos jours se gangrène sous l'effet d'un système organisationnel complexe et criminogène. Ce système que l'on appelle banditisme ou criminalité organisée a fait office de véritable manne financière dans les territoires les plus marginaux et reculés de l'Hexagone. De véritables corporations criminelles ont vu le jour dans des contrées péri-urbaines, plus connues sous le nom de "ghetto" où sévissent depuis plus d'un demi siècle, aussi bien dans le rayonnement médiatique [et les métropoles capitulaires] français qu'à l'international des personnages tristement connus dans le monde des "affaires" ainsi que dans la mise en scène spectaculaire et brutale de règlements de compte, révélés le plus souvent à la stupeur générale, un beau matin dans les quotidiens régionaux, alors que la société humaine continue d'avancer ses pions sur un échiquier ponctué de crises et de soubresauts politiques. L'auteur, Frédéric Ploquin, évoque tours à tours dans un style biographique et romancé les carrières les plus marquantes des parrains tels que Jacques Imbert, Francis Vanverbergh (dit "Le belge"), Claude Génova, les Hornec ou encore le bouillant José Menconni ; tous considérés à la fois comme des spécialistes du trafic en tous genres et des individus particulièrement dangereux. En se fondant beaucoup trop sur des procédures détaillées issues des enquêtes judiciaires et sur le déroulement des opérations criminelles menées par la grande délinquance, F. Ploquin fait l'impasse sur une critique plus extrapolée et générale sur la criminalité organisée. De quel territoire est-elle issue? Peut-on se baser sur une plus grande influence culturelle ou économique quant à son emprise territoriale en France? N'est-elle pas le fruit du système libéral et capitaliste importé des Etats-Unis, combiné à un modèle de planification urbaine trop ségrégative des métropoles nord-américaines?
Même si l'auteur fait l'économie sur ces questions de société [en répondant toutefois de façon très incomplète aux deux premières] son ouvrage se pourvoit d'une vulgarisation correcte servie par une phraséologie judiciaire et policière grandement accessible et divertissante.

Monsieur13000
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le 12 févr. 2016

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