Voilà un livre plein d'ambigüités, où les antagonismes se mêlent et nous font penser ou ressentir des choses en totale contradiction. Une sorte de froideur, de distance, et en même temps des rapports très chaleureux ; la sobriété du bon sens et de la raison, et l'éclat de la passion. Le feu qui couve sous la glace, et l'impression que la force des sentiments, indomptables, s'exprime discrètement, mais si fébrilement que ceux-ci sont tout ce que l'on voit. Dommage, toutefois, pour ce qui est de cette sobriété de ton à laquelle Jane Austen ne nous a pas habitués, en particulier lors du dénouement et de ce qui est généralement l'expression d'un bonheur parfait, et qui semble ici très contrôlé, en comparaison avec l'enthousiasme caractéristique du déroulement du récit.