Un livre subversif s'il en est. Rien que le titre pourrait passer pour une provocation (en particulier en France) : Quoi ? Un plaidoyer pour la mondialisation capitaliste ? Ce fléau désigné par les intellectuels et les politiques comme étant la source de tout nos maux !? Comment est-ce possible ?
Eh bien c'est possible par l'analyse objective des faits.
Sans s'encombrer de petits événements décontextualisés et de rhétorique philosophique, Johan Norberg, un jeune suédois, met en évidence la supériorité du capitalisme mondialisé sur l'étatisme et le protectionnisme par un exposé efficace, clair et global s'appuyant sur des faits, de nombreuses données chiffrées, et des vues de long terme. Par ce moyen, il réfute une à une la plupart des critiques et des propositions altermondialistes, en démontrant clairement que ceux-ci abordent systématiquement les problèmes de façon superficielle.
Johan Norberg démontre efficacement que le monde se porte globalement de mieux en mieux et que le capitalisme et le libre-échange sont les meilleurs moyens d'améliorer les niveaux de vies, d'amener la croissance, de lutter contre la corruption et le corporatisme, d'amener les libertés politiques, de protéger l'environnement, d'éviter les crises, d'amener la diversité culturelle et bien d'autres choses.
Le livre traite essentiellement d'économie (tout en étant parfaitement accessible au profane), dans ce qui est presque un bilan comptable : des chiffres, des statistiques, des graphiques, des études, des faits. Des explications théoriques également, mais pas ou peu de considérations philosophiques ou d'envolées lyriques. (Si on recherche plutôt ce genre de profondeur, on ira voir peut-être plutôt du côté de Frédéric Bastiat, qui intègre dans l'économie de nombreuses réflexions philosophiques dans une forme plus littéraire.)
Pour celui qui se prétend sensible à la misère, il ne peut être qu'avoir honte des gens qui militent contre la mondialisation capitaliste après avoir lu ce livre. Le seul point sur lequel l'auteur est d'accord avec les militants altermondialistes, c'est que le capitalisme mondialisé n'est nullement une fatalité. Et par conséquent, il faut des gens pour le défendre.
Mais comme dit Ludwig von Mises :
L'économie de marché n'a pas besoin d'apologistes ni de propagandistes. Elle peut s'appliquer à elle-même les mots de l'épitaphe de Sir Christopher Wren, l'architecte de la cathédrale Saint-Paul : Si monumentum requiris, circumspice.
(Si vous cherchez son monument, regardez autour de vous.)