J’avoue ma grande inculture, je n’avais jamais lu de Modiano et sans le prix Nobel dégringolant, je n’aurais certainement pas lu celui-ci, le dernier en date.


Quelle ne fut ma déception, je m’attendais à un style ébouriffant, éblouissant, bien au dessus de la mêlée et je n’ai trouvé qu’un style plat, une voix minuscule, rien de subjuguant.


Bien heureusement on peut être classique sans être ennuyeux, quand l’agencement des mots relève du sublime, ce qui n’est pas le cas de Modiano dans ce livre.


Si ce bouquin était un premier roman, je pense qu’aucune maison d’édition ne l’aurait pris puis édité ; c’est si banal, caricature d’un mauvais roman français ; évocation de vagues souvenirs, la nostalgie ne touche pas. La petite mélancolie de la remémoration qui devrait nous étreindre passe à côté.


Cela ressemblerait à une chanson brouillonne et ratée de Vincent Delerm, mal inspiré, chiant il faut le dire. Et pourtant le roman commence bien, les quarante premières pages sont plutôt agréables voire même haletantes (toute proportion gardée) avec cette histoire de carnet retrouvé. On se demande très vite où Modiano veut en venir et malheureusement cela ne débouche sur rien ou si peu de chose.


Pour conclure, ne pas s’arrêter à cet ouvrage qui sonne comme un rebutoir à la quête Modianesque. Si c’est ça Modiano, « je m’arrête là » pourrait passer pour un manque de persévérance substantiel. Mais je m’acharne, j’en ai acheté une dizaine en poche dont les quatre premiers, où j’espère appréhender la véritable essence de Modiano et dont la lecture me convaincra peut-être du bien fondé de l’attribution de son prix Nobel. Car pour l’instant un Richard Millet, malgré son odeur de souffre récente, le mérite cent fois plus.


Samuel d’Halescourt

Créée

le 11 nov. 2018

Critique lue 135 fois

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