Pourquoi aimer les chiens, manger les cochons et se vêtir de vaches par Sedgewick

J'ai eu la chance de pouvoir assister à une conférence de Mélanie Joy au Paris Vegan Day 2013. Déjà sensibilisée et végétarienne depuis plusieurs années, j'ai malgré tout été très émue par son discours et les images qu'elles a voulu nous montrer, même si ce sont des scènes que je connais malheureusement déjà.
L'approche de Mélanie Joy est intéressante. Au-delà de nous expliquer les méfaits de la consommation de viande sur la planète, de dénoncer l'élevage intensif (même si elle le fait également) et d'appeler à un monde sans viande comme le font bien souvent les livres sur la question, elle s'intéresse à une composante psychologique: pourquoi nous acceptons sans aucune arrière-pensée que certains animaux se retrouvent dans notre assiette alors que nous refuserions catégoriquement la chair de certains autres? Où la différence se fait-elle dans notre cerveau? Pourquoi croisons-nous autant de gens qui refusent de manger certains animaux car ils sont "trop mignons" mais redemandent de ceux qui se sont pas très beaux? Pourquoi on argumente à tout va que les animaux n'ont pas de conscience et ne ressentent pas d'émotions alors qu'on se souvient très bien de l'attachement mutuel que nous pouvions avoir avec un animal de compagnie?

Pour Mélanie Joy, la réponse réside dans le déni.
Elle commence par un test, qu'elle avait également développé sans sa conférence.
Si l'on vous donne un plat de viande en vous disant qu'il s'agit de boeuf, ou de porc, ou tout autre animal culturellement (en tous cas en Occident) jugé propre à la consommation, si vous n'êtes pas végétarien vous allez probablement le manger volontiers. Si ensuite le cuisiner vous prévient que c'est du chien, un dégoût s'installe. Et même si il se rétracte en vous disant que finalement non, c'est du boeuf, vous ne verrez pas votre assiette de la même façon n'est-ce pas?
Ca mérite un instant pour y réfléchir.

Il y a des tas de choses que nous ne saurons jamais sur les animaux et leur exploitation si nous ne tendons pas l'oreille, si nous ne faisons pas nous-même la démarche de se renseigner. Et cette démarche suppose déjà une certaine ouverture d'esprit et une volonté de changer ses habitudes de consommation.
Ce livre de Mélanie Joy est une vraie ode à la prise de conscience, à l'ouverture d'esprit. Aucunement moralisateur, il guide le lecteur en offrant une foule d'informations qui seront autant d'arguments pour ceux qui ont décidé de sauter le pas et d'arrêter de cautionner les pratiques d'exploitation des animaux.
Sedgewick
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le 26 mars 2014

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