Rats
7.2
Rats

livre de David Fermer ()

Daniel, un adolescent de quinze ans, vit dans un orphelinat situé sur une île appartenant à un pays qui ressemble beaucoup à l’Angleterre. Un jour, il découvre que le patron de la pêcherie, Hannes Anderman, utilise une enzyme qui augmente la taille des poissons et accélère leur rythme de reproduction. Seulement, les répercussions écologiques s’annoncent désastreuses ; de plus l’enzyme n’agit pas que sur les poissons mais aussi sur les rats qui prolifèrent bientôt sur l’île.
Daniel est bien décidé à dénoncer les activités illicites d’Anderman à l’aide de ses compagnons, mais il apparaît bien vite que l’homme le plus influent de l’île ne constitue qu’un petit maillon d’une chaîne qui mène au sommet d’un Etat despotique et corrompu. Le destin de Daniel croise alors celui de son ancien ami orphelin Mike, parti sur le continent et cobaye d’expériences secrètes, de dissidents au régime et des rats mutants qui vont devenir de précieux alliés…


David Fermer n’en est pas à son coup d’essai et fait montre d’un réel savoir-faire dans un thriller dystopique qui entretient un rythme soutenu tout en variant les situations et les ambiances.
Le lecteur se voit embarqué dans le récit par une mécanique rigoureuse installée en une trentaine de pages et maintenu dans son intérêt par des chapitres courts qui alternent ambiance de polar, de huis-clos horrifique, de thriller politique et de roman d’aventure. Les techniques d’écritures bien rodées permettent de développer plusieurs thèmes : certains très actuels, comme l’écologie, la conscience politique, le rôle des médias dans la société, mais aussi d’autres plus universels comme la valeur de l’amitié et la rédemption. La peur mêlée de fascination que l’être humain voue depuis des siècles envers les rats est astucieusement convoquée pour être détournée et prendre un nouveau sens.


Rats s’avère donc un thriller mené avec professionnalisme, recelant des éléments de réflexion et un vrai talent d’écriture. Les jeunes lecteurs apprécieront son rythme, son actualité et bien sûr les rats géants. Les lecteurs plus aguerris remarqueront la variété des ambiances et le savoir-faire de l’auteur ; ils considéreront aussi avec indulgence les quelques invraisemblances, facilités romanesques et maladresses glissées ici ou là. Remarquons enfin que l’éditeur a laissé passer une coquille et une faute d’orthographe : saurez-vous les retrouver ?

Thierry_Tohier
8
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le 29 déc. 2016

Critique lue 178 fois

Thierry Tohier

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