J'étais assez curieux de découvrir ce Retour à Whitechapel, bêtement vendu avec le bandeau "La véritable histoire de JACK L'EVENTREUR" par l'éditeur, comme si ce livre proposait la "solution" à cette énigme datant de 1888.
C'est d'ailleurs un des nombreux points que je reproche au livre. A la fin du roman, l'auteur a l'audace de nous expliquer qu'il est sûr de sa théorie (certes, il a le droit) mais au lieu de la présenter d'une façon "voici mon idée", il l'impose avec une forme de "voici ce qu'il s'est passé" et a le toupet de dire qu'elle est tellement limpide qu'il ne comprend pas pourquoi les enquêteurs de l'époque n'ont pas trouvé la solution. Des gens qui donnent des leçons de morale 120 ans après les faits, c'est assez rigolo, surtout quand on sait que le suspect de l'auteur est juste un suspect parmi tant d'autres que les spécialistes proposent.
Bon, passons maintenant au roman en lui même. Il est découpé entre les passages à Whitechapel 1888 et les carnets de la fille de Mary "Jeanette" Kelly en 1941. On navigue dans une sorte de grand délire (alors que l'auteur affirme vouloir se détacher de toutes les légendes entourant le personnage de Jack l'éventreur). Entre le bébé présent pendant le meurtre, la séance d'hypnose qui permet de découvrir la "véritable" identité de Jack, et le fait que Jack soit sauvé in extremis par un complice lors d'un de ses meurtres, l'auteur accumule les idées saugrenues dans un livre qu'il voulait, encore une fois, sérieux.
A noter que les aller-retour entre les deux parties du livre se révèlent être pénibles, ne nous laissant jamais la possibilité de s'installer dans une des deux ambiances. On est loin de se sentir dans Whitechapel. Loin de sentir les bombes de la guerre.
Pour quelqu'un qui a passé trois ans à se documenter, on peut vraiment s'étonner de voir le travail si peu concluant qu'il rend à son lecteur. Un livre qui, en plus d'être assez mauvais, se voudrait livre somme sur Jack l'eventreur mais qui tombe dans tous les pièges qu'il voudrait éviter.