Rythme saccadé, phrases percutantes, percussions des mots comme un slogan publicitaire grinçant ; on retrouve la marque du pubard fait auteur, sonorités aussi souvent riches que creuses, et cynisme désabusé de gala. On retrouvera sans s'étonner ces réflexes devenus lettres chez ses petits copains de quartier : Beigbeder sans l'émotion contestataire, Easton Ellis, la folie en supplément.


Mais passons les apparences vernies, stigmates de profession. On retrouve dans Rive Droite ces thèmes qui agitent l'hédoniste rentier-désabusé des eighties, encore bercé par les utopies collectivités de père-soixante-huit, en perte total d'altitude : défonce, défonce, défonce, baise, baise, baise, où est la lumière ? Prenez un Houellebecq avec un peu de fureur de vivre, le cynisme convenue de l'héritier giscardien finissant en supplément double-DVD : voilà notre Thierry, savoureux, inattendu dans cette exercice de dissection plastifiée.


Et déjà, il annonce le reflux conservateur du grand Millénaire du Progrès, comme le IIIe Reich annonçait en creux le Conseil National de la Résistance gentil gentil ; de la vilaine blondasse à mèche, à la Soumission de notre Michel-ma-campagne, c'est la même rengaine réac à tribord : la défonce, la défonce, la défonce. Et tu crèves dans le noir. Et tu te disciplines. Tu cours. Tu pries.


30 ans d'avance, merci Thierry.

Sasha_Bldnn
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le 22 janv. 2017

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Sasha Bldnn

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