Fiche technique

Auteur :

Marie Richeux
Genre : RomanDate de publication (pays d'origine) : 26 août 2021Langue d'origine : FrançaisParution France : 2021

Éditeur :

Sabine Wespieser Éditions

Résumé : « Et à l’heure de notre ultime naissance » : cette inscription sur le socle d’une statue de la Vierge, au milieu du causse, agit comme un révélateur pour Marie. Hantée par des rêves de chevaux fous aux prénoms familiers, interloquée par la question que lui pose sa fille Suzanne à tout propos – « Elle est où, la maman ? » –, la narratrice vit un étrange été, elle aussi à la croisée des chemins, à l’image de la statue qui l’a tant frappée. Elle sent confusément qu’il va lui falloir remonter le fil des naissances, et particulièrement celui de la lignée dont elle est issue. Construisant son roman sous la forme d’une quête, Marie interroge l’écheveau de son héritage. En savoir plus sur ses aïeules qui, sur plusieurs générations, depuis le mitan du xixe siècle, ont accouché de petites filles sans être mariées, et ont subsisté souvent grâce à des travaux d’aiguille, devient pour elle une impérieuse nécessité. Elle interroge ses tantes, sa mère, qui en disent peu ; elle fouille les archives, les tableaux, les textes religieux ; elle appelle des gardiens de cimetière à la recherche de sépultures ; et enfin elle se rend à l’Hôtel-Dieu de Reims, où apparaît Marie-Julie, première de cette lignée étrangement répétitive. Chacune de ses questions, le hasard, et les rêves, l’amènent à s’adresser à de nombreuses autres femmes, historiennes, juristes, artistes, sages-femmes, toutes reliées par de mystérieuses courtepointes brodées, conservées au même Hôtel-Dieu de Reims, devenu musée d’histoire. Bien au-delà du cercle intime, cette recherche met à jour de puissantes destinées : à partir des vies minuscules de ses ascendantes, et s’attachant aux plus émouvants des détails, Marie raconte un peu de ce qu’ont dû traverser ces « filles-mères », ces « ventres maudits » que la société a malmenés, conspués et mis à l’écart. Mais, à fréquenter ces tisserandes, ces couturières, à admirer les trésors humbles de leurs productions, leur courage et leur volonté de vivre, à dévider la pelote de leurs existences et à tisser à rebours la toile de la sienne propre, la narratrice nous laisse entendre – et par là même découvre – comment conjuguer les contraires, croiser fil de trame et fil de chaîne et comment rester cheval fou tout en devenant mère à son tour. Un livre qui brode un beau motif féminin, de ceux qui s’autorisent à s’inventer sans cesse.