J’ai adoré ce livre, et pas simplement parce qu’il s’agit d’une histoire complexe mais aussi parce que sa véridicité nous frappe. C’est un récit qui méduse, rythmé par des actes de violences époustouflants par leur réalisme. Derrière se cache un garçon victime de mal-traitance, une fille de saloon à la recherche de la vie, une gangster poursuivie qui en voulant sauver sa peau sauve celle des autres... une gifle !


Attention, ceux qui ne sont pas prévenus peuvent considérer qu’ils le sont à partir de maintenant. Le carré gris qui suit vous SPOILE une bonne partie de la fin. Si vous voulez lire la suite, cliquez sur le carré gris. Sinon, lisez ce qu’il y a au dessous et qui ne comporte aucun spoile.


La fin, pourtant, me paraît très rude. Une deuxième claque, peut être. La mort du père de Garett est un soulagement. Celle d’Ab est étonnante par sa profondeur. Et celle de la petite fille de joie, tout simplement abominable. J’aurais peut-être, comme n’importe quel adepte des belles histoires d’amour, souhaité que Garett et Jenny se marient, mais cela aurais je pense été beaucoup plus fade. Ils ont grandis, sont devenus adultes, et sont passés à autre chose. Mais chacun se souviendra a jamais d’Abigail Stevens, et de l’imposante place qu’elle aura réussit à se faire dans l’Ouest.


Habituellement, je n’aime pas les histoires de cow-boys. Mais ce roman, gagnant de la pépite d’or du salon du livre et de la presse jeunesse 2019, ne glorifie pas les blancs. Ils montre le monde de cette époque tel qu’il est. Une femme doit se battre à chaque instant si elle veut avoir sa place dans un monde ou règnent les hommes. Un fils de pasteur doit se faire enlever pour échapper enfin à son abominable père. Une prostituée doit avancer en silence, sa tête haute, sans jamais chanceler devant ceux qui l’attendent. Épatant par l’atmosphère qui s’en dégage, accompagné de l'habituel ton sarcastique d’Ab et de la tendresse de sa petite sœur, je me suis perdus au cœur des pages de Marion Brunet. La fin le montrera cruellement : Ab dérangeait essentiellement parce qu’elle ne tenait pas sa place de femmes soumise dans un monde d'hommes, et sa personnalité souligne le féminisme de l’auteure avec allure. A lire absolument !

Eleven_L
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le 18 juin 2020

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