Le roman s’inspire d’un fait divers daté de 2005, l’affaire Edouard Stern, le banquier milliardaire abattu de quatre balles en 2005 lors d’une séance sadomaso, retrouvé vêtu d’une combinaison de latex. Cécile Brossard, sa maîtresse pendant quatre ans, a avoué le crime. Elle a été jugée en juin 2009 à huit ans et demi de prison avant d'accéder à une liberté conditionnelle en novembre 2010.
La trame posée, l’auteur retourne cette histoire à sa sauce pour en délivrer un paysage de la complexité relationnelle et fusionnelle par l’amante et meurtrière qui met son « je » au cœur de son passé tumultueux avec son partenaire et au présent lors de sa cavale. Lucide et presque détachée du poids de son crime qui résulte d’un drôle de rapport de soumission, Sévère marque l’identité d’une femme assez forte pour s’engouffrer consciencieusement dans une spirale de luxe et de vice et d’en ressortir sans blessure honteuse menant à une fausse morale. Ici, l’amante se dévoile dans un style qui mêle avec beaucoup d’aisance les allers retours dans le temps après son crime. Elle donne à penser à une femme qui divague dans ses propos sentant la fin proche s’abattre sur elle et offre tellement de détails sur sa personnalité que le livre ressemblerait à une autobiographie écrite par la main de celle qui lui sert d'inspiration.