Je ne comprends vraiment pas la polémique autour de ce livre. L'auteur, grâce à son personnage totalement indécis sur les questions métaphysiques, ne prend à aucun moment parti pour un tiers, ce dernier part du postulat que l'Occident s'essouffle et arrive à sa fin et propose l'hypothétique récit de sa conclusion. Comme le rappelle Robert Rediger, l'être humain a horreur du vide, ce constat s'applique bien évidemment à l'Occident. Le personnage principal est la représentation de ce vide métaphysique, un homme apolitique, athée par défaut, il représente un européen des plus banales qui vit sans se poser de questions sur l'existence de Dieu. L'abandon du christianisme en Occident a rendu impossible le comble de ce vide, seule une autre religion peut combler ce vide. C'est en tout cas la thèse que développe Houellebecq dans son roman. Le personnage principal dépeint les relations amoureuses, les relations entre les êtres humains ainsi que la solitude avec une noirceur qui m'a, durant quelques instants, remis en mémoire certains passages de voyage au bout de la nuit. La spécialisation ainsi que la passion de ce dernier a pour la littérature place ce domaine au centre du livre ce qui représente une trame de fond riche et intéressante. Le livre est prenant, se laisse difficilement tomber des mains et se lit rapidement. L'intrigue politique est bien développé et prenante et est, quoi qu'on en pense, une dystopie crédible partant d'un postulat qui l'est tout autant. Le rythme progressif de l'intrigue politique rend le spectateur impuissant devant un processus qui lui paraît quasiment naturel et inexorable : nous n'avons pas ici affaire à un coup d'état islamique mais une prise de pouvoir démocratique voté par les Français et une progressive mise en place de la charia et de la conversion des français à l'islam.