Qu'a voulu prouver Houellebecq ? Je ne sais pas trop.
Son livre se lit bien et vite. Malgré les phrases parfois longues à la ponctuation improbable.
Malgré ses faux élans sexuels qui trahissent une vie banale et sans réelle saveur, juste agrémentée de doses (massives) d'alcool ingérées.
Malgré une démonstration qui se veut suffisamment neutre pour ne pas prendre partie, ni pour se fâcher avec les lecteurs, et encore moins avec ses censeurs ou autres analystes de tout bord.
Mais la construction est habile et l'idée de faire portée le récit par un professeur d'université, sorte d'étudiant professionnel, juste immergé dans une élite un peu caricaturale, donne au livre une crédibilité, renforcée par la distance imposée aux événements tout en arrimant la vie quotidienne à une aventure amoureuse incarnée par Myriam. C'est intelligent et malin.
Mais bien qu'habile, la démonstration me parait vaine. Le français est un râleur patenté, de plus en plus mal élevé, incapable de faire des choix ambitieux, ou de remettre en question son modèle épuisé. Au fond de lui, c'est un trouillard qui joue avec le feu, et allume des incendies pour mieux les éteindre.
Car son instinct de conservation reprend très (trop) vite le dessus. "Pas folle la guêpe...!"