Il est assez difficile de parler de ce roman, assez particulier à mon sens. Il se distingue par son atmosphère, qui m’a beaucoup plu. Nous sommes sur une île, et l’auteur nous fait bien ressentir l’importance de l’océan pour les habitants, il est presque un personnage à part entière. Il apporte le danger en la personne des étalons de mer, qui sévissent à marée haute et pendant les tempêtes. La population de l’île vit au quotidien avec ce danger, avec la mort qui rôde au-dessus d’eux. Tous ont déjà perdu un proche, beaucoup sont partis chercher une vie meilleure sur le continent, et ceux qui restent ont une philosophie particulière. En tout cas, j’ai beaucoup aimé cette île et son atmosphère.

La majeure partie de l’intrigue se passe avant la course de chevaux, avec les inscriptions, les entraînements, les paris... Nous apprenons à connaître les deux personnages principaux, Sean et Puck, qui ont eu des vies très différentes. Nous appréhendons aussi leur relation avec leurs montures respectives (très différentes elles aussi), et j’ai trouvé cet aspect très intéressant, bien que je ne sois pas particulièrement passionnée de chevaux.

La course du Scorpion en elle-même n’occupe qu’une vingtaine de pages, mais elle est extrêmement intense, j’étais quasiment en apnée, prête à craquer. Quant à l’épilogue du livre, je l’ai trouvé très beau, mais j’ai été étonnée que les choses prennent cette tournure-là, je m’attendais à quelque chose de plus sombre. Du coup, je me surprend à être très légèrement déçue.

Les personnages sont un point fort de ce roman, tous deux sont attachants. Sean a gagné de l’argent grâce aux courses, et il pourrait s’en aller, changer de vie. Pourtant, il aime l’île, et plus que tout il aime son cheval, d’une manière très touchante. C’est un garçon méfiant et taciturne, mais on ne peut s’empêcher de l’apprécier. Quant à Puck, c’est une jeune fille au fort caractère, qui lutte pour survivre et qui tente de porter sa famille à bout de bras, alors que son grand frère éprouve des envies d’ailleurs. Courageuse, elle fait face à ses peurs pour se donner une chance d’améliorer ses conditions d’existence.

Leurs chevaux, Corr et Dove, sont également des personnages importants, et leurs cavaliers les aiment tellement que cet amour gagne aussi le lecteur !

L’écriture de Maggie Stiefvater est agréable, notamment en ce qui concerne les descriptions, qui donnent à ce roman son ambiance si particulière. C’est bien écrit, et bien traduit. L’auteure raconte l’histoire en adoptant alternativement le point de vue de Sean et celui de Puck, avec talent : chaque personnage a son identité et son caractère propre. Sa façon de décrire les chevaux et les courses montre également une certaine connaissance de ces animaux. Enfin, elle parvient à faire monter l’émotion tout au long du roman, et à me faire verser ma petite larme à la fin.

Ainsi, j’ai beaucoup aimé ce roman à l’ambiance particulière, qui fait la part belle aux chevaux et à l’océan. Les deux personnages sont attachants et leur histoire m’a intéressée. J’ai été envoûtée par l’atmosphère et l’île et émue par les mots de l’auteure. C’est une lecture que je vous conseille vivement, y compris si vous n’avez pas d’attrait particulier pour les chevaux.
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le 2 nov. 2014

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