Space Opera
6.6
Space Opera

livre de Jack Vance (1965)

Une bien jolie comédie sociale et "de mœurs" que ce roman un brin décalé, j'ai beaucoup apprécié !
Très réjouissant récit que ce planet-trip organisé par une "lady", destiné à "apporter la lumière" aux pauvres sauvages, et qui se retrouve fort dépourvue quand l'intérêt des sauvages en question n'est pas là où elle le croyait.
Elle est pathétique dans son désir de partager "le grand oeuvre" des musiciens dits classiques, en essayant de susciter chez les "autres" l'admiration et l'intérêt pour quelque chose qui lui tient à cœur.
C'est tellement bien vu et bien décrit, ce combat de l'égocentrisme (anthropomorphisme) forcené (si tu me ressembles, tu dois forcément apprécier ce que j'aime) pour se faire entendre là où il n'est justement pas recevable, que ça en devient comique au dernier degré.
Etant donné que je me suis toujours sentie "alien" en ce bas monde, j'avoue que ce récit est venu percuter de plein fouet mon propre vécu jusque dans ma propre famille, que je revis à chaque fois que j'ai le moindre contact avec elle... Je m'y suis retrouvée dans mes tentatives répétées (et totalement vaines) de me faire entendre là où je suis, et pas là où ils auraient voulu que je sois, que mes intérêts diffèrent des leurs et que l'intérêt se doit d'être mutuel pour la différence si on veut arriver à communiquer (avec moi dans le rôle du sauvage, bien sûr)... Communication, partage impossible quand l'un des deux la refuse, cette différence ! Et les mots de la fin de Dame Isabel et du "musicologue" averti sont vraiment réalistes, d'autant plus amusants, donc.
Et là où je me suis améliorée, je le constate, c'est que j'ai trouvé cela distrayant, là où, il y a ne serait-ce que quelques sept ou huit ans, ça m'aurait vraiment très énervée... Tout vient à point...


Le personnage de Madoc est un reflet de Dame Isabel, prête à tout pour arriver à son but, comme elle, mais le reflet qui, lui, prend dans la tronche le fait que son "rêve" n'était pas réaliste et s'en dépatouille comme elle peut, tout en admettant son erreur, l'inverse de Dame Isabel, donc. Le pendant "qui apprend" face au monolithe du "je sais mieux que toi" indigné qui n'évolue jamais. Et ça, ça doit parler à à peu près tout le monde...


Bref, comme dans tout roman, on y retrouve ce qu'on y met en tant que lecteur, et bien celui-ci m'a fait rire, et m'a bien touchée...
Du coup, je lui met 9 étoiles, même si la fin, téléphonée (mais marrante) est en dessous du reste du roman...

Valerie_Freefounette
9

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Créée

le 11 oct. 2015

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Valerie Tatooa

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