Ah, Thrawn. Personnage emblématique de l'univers étendu de Star Wars. Ramené dans la continuité par la série d'animation Star Wars Rebels en 2016. Timothy Zahn, son créateur, a eu la possibilité de narrer dans un premier roman le parcours de ce dernier au sein de la Marine Impériale, sobrement intitulé Thrawn. Il se trouve être le premier tome d'une trilogie. Voici la critique litté de sa suite : Thrawn : Alliances. Elle a été publiée chez Pocket le 27 juin dernier avec Lucile Galliot à la traduction.


Le pitch de départ est on ne peut plus alléchant : l'Empereur Palpatine a senti une perturbation dans la Force et il envoie ses deux meilleurs lieutenants, Dark Vador et Thrawn, sur Batuu à la lisière des Régions Inconnues. Cette mystérieuse et dangereuse zone de la galaxie peu explorée. Berceau de la civilisation Chiss. Refuge des dernières forces Impériales, celles la même qui deviendront le Premier Ordre, au terme de la Guerre Civile Galactique. Bonus : Batuu et son avant-poste Black Spire sont le lieu où se situe in-universe le parc d'attraction Disney Star Wars: Galaxy's Edge. Batuu apparaîtra aussi dans L'Ascension de Skywalker en décembre prochain.


L'histoire se découpe en deux récits. Le premier n'est ni plus ni moins que le pitch décrit ci-dessus. Le second, pendant la Guerre des Clones, suit la rencontre entre Thrawn et Anakin Skywalker alors que ce dernier enquête sur la disparition de Padmé Amidala. Sans cette dernière, je pense que le roman aurait frôlé la perfection à mon goût. Ce qui n'est pas rien de ma part.
Il faut que je vous avoue que si j'adore ce que Zahn apporte au lore de Star Wars, j'apprécie Thrawn et son écriture sans plus. Tout le principe du grand génie militaire du Chiss repose sur un principe de narration : on se place du point de vue d'une groupie assistant à l'oeuvre de Thrawn. Notre groupie (Gilad Pellaeon dans le Légendes, Eli Vanto dans le Canon) n'a pas accès à toutes les informations du Grand Amiral. Chaque coup de théâtre vaut émerveillement de la groupie. Mais quel génie ce Thrawn ! ... Ou alors c'est juste le même principe de narration utilisé par Sir Arthur Conan Doyle pour Sherlock Holmes. Lecture qui me barbait déjà au collège.
Dans le précédent roman, j'avais surtout apprécié les aventures d'Arihnda Pryce. Personnage exécrable dans Rebels devenant attachant sous la plume de Zahn. (Mec comment tu fais ?)
Thrawn Alliances Anakin art


Ici, Zahn décide de sortir de sa zone de confort en abandonnant sa narration à la Sherlock Holmes. Thrawn doit conjuguer avec Anakin Skywalker et Dark Vador. Le premier juge qu'il sait tout faire mieux que tout le monde (tête à claque/20). Le second traite l'incompétence, la trahison et le manque de foi avec une poigne de fer.


Le problème, c'est la partie sur la Guerre des Clones. L'histoire, poussive à souhait, est à peine plus inspirée qu'un épisode filler de Star Wars: The Clone Wars. Déjà, Padmé a disparu (sérieux jpp de ce plot). La défiance constante d'Anakin donne le sentiment que le récit peine à avancer. Zahn maîtrisant moins cette période devient plus avare sur ce qu'il apporte au lore. Pour finir, la relation d'Anakin et de Padmé, gringe au possible, vient finir de donner un fumet déplaisant à cette intrigue. Heureusement, la partie finale de cette histoire vient rehausser le tout en faisant des propositions plus qu'intéressantes (que je me garderai bien de vous divulgacher ici).


La partie Impériale démarre bien plus vite. L'impatience de Vador place une épée de Damoclès en permanence au dessus de la tête de Thrawn. On en apprend plus sur l'Empire, les Chiss, une espèce un peu belliqueuse des Régions Inconnues. De multiples liens sont faits avec Rebels. En un mot comme en cent : OUI.


Et Batuu ? Oui, alors... Comment dire... Entre les passages dans l'espace et sur l'autre planète... Batuu sert surtout de point de départ à l'intrigue. Peu ou pas d'informations sont proposées sur ce monde. La description de Black Spire ne permet pas de se faire une idée précise du lieu. En d'autres termes, il s'agit d'une case à cocher dans le cahier des charges du roman. "Placer Batuu dedans". Ok, c'est bon. On s'arrache pour aller s'amuser pour de vrai maintenant.


Côté trad, rien à redire. Lucile est aux commandes donc on est tranquilou bilou. C'est fluide, les termes déjà traduits sont repris, les nouveaux passent crèmes. Si je devais redire un truc, c'est le fait que le "Jawa Trade Language" soit juste appelé Jawa à la page 47. Voilà le niveau du sans faute.

Oui mais au final ?



Indubitablement à lire. Vous adorez le Chiss ? Zahn se surpasse pour le duo Vador/Thrawn. Le récit Impérial défonce des petits chatons. Et si en prime vous êtes fans de TCW, la seconde intrigue ne devrait même pas vous paraître poussive.


Toutefois, ne lisez pas le roman pour la présence de Batuu. Elle est totalement anecdotique.

Tyria
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le 25 août 2019

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