Starfish
6.9
Starfish

livre de Peter Watts ()

Après avoir été emballé par Vision Aveugle, ma plongée dans Starfish m'a conforté dans l'idée que Peter Watts est décidément un auteur à suivre.Traduit après Vision Aveugle au Fleuve Noir, bien que lui étant antérieur, il s'agit en réalité du premier tome d'une trilogie (the Rifters trilogy).

L'ambiance est remarquablement bien rendue : Watts étant biologiste marin de formation, son érudition donne au roman un environnement crédible, mêlé à un malaise, une peur, une pression omniprésente. Ce côté étrange et dérangeant est renforcé par la psychologie "particulière" des personnages (certains sont, disons-le clairement, bien atteints, et ce n'est pas gratuit mais capital pour l'intrigue) et la sauce prend : on se retrouve immergé dans un quasi-huit clos sous-marin malsain et envoutant en même temps, dans l'atmosphère pesante et glacée des abysses.

De plus, s'il y a bien une qualité remarquable dans ce roman (qualité aussi présente dans Vision Aveugle, serait-ce récurrent chez cet auteur ? Je l'espère), ce sont les idées développées. On part dans différentes directions passionnantes (biologie marine, gels intelligents, effets Ganzfeld,etc...) sans savoir vraiment où tout cela va se recouper, et le roman accélère sur le dernier tiers pour converger en une fin cohérente et inattendue. Il y a là une sorte de vertige intellectuel que j'avais déjà éprouvé à la lecture de Vision Aveugle, mais malheureusement en moins profond ici (peut-être est-ce du au fait qu'il s'agit du premier tome d'une trilogie ? ).

Il faut aussi saluer la démarche pédagogue de l'auteur en fin d'ouvrage, qui prend le temps d'une annexe pour nous expliquer succinctement quelques concepts utilisés et leur associer des références bibliographiques (démarche qu'il reprend dans Vision Aveugle, serait-ce là aussi une qualité récurrente chez cet auteur ? ).

Hélas le roman pèche par sa forme : le dernier tiers est certes fulgurant et rondement mené, mais les deux premiers patinent un peu. Cette légère défaillance de construction et le fait que la force des idées m'a moins percuté que dans Vision Aveugle m'empêchent de donner aux deux livres la même note. Starfish n'en demeure pas moins un récit à l'ambiance prenante et intellectuellement stimulant, et je ne manquerai pas d'acheter les deux autres tomes de la trilogie.
Ombre
7
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le 6 janv. 2011

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Ombre

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