C'est fou la manière dont certains romans deviennent, dès leur sortie, des classiques instantanés. Parce qu'ils sont représentatifs de leur époque, ou du moins d'une partie de leur époque, ou d'une génération, ils deviennent à la fois un témoignage autant qu'un récit. C'est le cas de Sur la route, le livre représentatif de la "beat generation" aux Etats-Unis, et qui aura marqué son époque, selon les dires même de l'immortel poète Dylan.
Construit comme une succession de voyages entrepris par le héros, Sal Paradise, le livre imprime un rythme un peu étrange, parfois surréaliste au récit. Certains passages donnent l'impression d'avoir été écrits comme ils ont été vécus : sous l'influence de substances pas forcément bonnes pour la santé (mangez des pommes, au lieu de fumer, bande de beatniks...).
Mais avant tout, Sur la route est une ode à la liberté, qui ne peut donner au lecteur qu'une envie, à l'instar du héros de Into the wild : tout plaquer à la recherche d'une vie plus simple, vivre sur la route, survivre d'expédients et découvrir chaque jour de nouveaux horizons. La prose enflammée de Kerouac a cet effet là, et bien rares seront ceux qui pourront résister à l'appel du voyage.