C'est un livre étonnant, le récit d'une chasse à l'homme dans le Paris de la fin du 19iem, pris dans les restes de la commune et le tumulte de la troisième république, vu par notre héroïne, Nellie Bly, journaliste d'investigation américaine. Le moins qu'on puisse dire est que le pitch est plus qu'alléchant !
Mais l'auteure déçoit sur plusieurs points; le récit se déploie sans grande qualité d'écriture, les personnages sont dépeints à coup de hache, et les évènements s'enchaînent sans grande cohérence... On passe de peu à côté d'un grand roman policier historique, plus de rigueur dans la construction du récit et la façon dont sont amenés les faits auraient été bienvenus; pourtant je me suis laissée happer par le récit.
L'histoire est aussi fouillie que le Paris dans lequel est plongée Nellie Bly, un Paris qu'amène l'auteure par touches vivaces.
Carol Mc Cleary convoque dans ce récit plusieurs personnages réels, ou bien raconte une anecdote qui fait échos à une histoire... C'est très détaillé et ça part dans tous les sens; pour une parisienne qui ne regarde pas plus loin que les plaques des rues, je vois donc passer Thuillier, Buffon, Lussac, ces noms de rue anonymes qui ici prennent chair.
Plusieurs faits de l'histoire de la fin du 19iem siècle sont racontés, comme si c'était de l'histoire contemporaine; et d'ailleurs le livre donne une impression d'immédiateté, la narratrice ne se retournant que peu sur ce qu'elle vit pour en tirer enseignement ou réflexion; elle est dans l'action pure, et l'histoire se déroule en presque temps réel. Et pas de bol pour l’héroïne narratrice, son audace et sa témérité ne sont pas servis par de grand talents d'intelligence, de perspicacité et de réflexion. On peut même dire que Nellie Bly enchaîne les conneries, et que son enquête aurait tourné en eau de boudin, sans les comparses que lui a choisis l'auteure pour l'y aider; Pasteur, Jules Vernes et Oscar Wilde, tout de même. D'ailleurs pourquoi Nellie Bly demande l'aide à Jules Vernes pour son enquête reste pour moi un mystère avec lequel il me faudra bien faire tellement je trouve cette action aberrante. Se brosse en creux de ces grands homme le portrait d'une femme hative, brouillone et impulsive, loin des enquêteurs minitieux et mesurés. Plusieurs fois je repose mon livre de dépit en me demandant comment manquer à ce point de bon sens pour faire un faux pas pareil.
Mais en dépit de ces défauts, j'ai passé un bon moment à lire se livre, à me replonger dans un Paris que je ne connais pas, avec l'envie d'en savoir plus sur les Anarchistes, la Commune, la Troisième République; et c'est le moins que je puisse mettre au crédit de Mme Carol Mc Cleary.

Pauline_Caillet
5
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le 3 juil. 2015

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Pauline Caillet

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