Piet Hoffmann, l’ex-trafiquant suédois devenu infiltré pour la police, a miraculeusement réussi à sauver sa peau de la prison de haute sécurité où il était maintenu, après avoir été abandonné par tous. Le voilà désormais vivant en Colombie, travaillant cette fois pour les renseignements américains. Sa mission : se lier avec les barons de la drogue colombienne, découvrir leurs ateliers clandestins, noter les dates de livraisons, et fournir les indications. En dehors de son ancien patron suédois Erik Wilson et de la patronne de la DEA, nul ne connait son existence légale, pour tous, il est el Sueco, le bras droit d’un trafiquant. Lorsque le président de la Chambre des représentants est kidnappé au cours d’un voyage en Colombie, les Etats Unis déclarent la guerre totale contre la drogue, en l’abandonnant comme victime collatérale obligée. Dès lors une course contre la montre s’engage pour Wilson. Afin de sauver son protégé, il ne voit qu’une personne qui puisse lui venir en aide: son pire ennemi en Suède, l’inspecteur Ewert Greens, celui-là même qui avait tenté de le faire exécuter en prison…
Même s’il reprend les principaux protagonistes de 3 secondes, le précédent opus, 3 minutes, d’Anders Roslund et Borge Hellström, est davantage qu’une simple suite. On y change de pays, de combat, de violence. Alors qu’elle était plus sournoise, plus psychologique dans le tome 1, elle est ici plus brutale, plus radicale. C’est le pays de « plata o plomo », celui des sicario, où la vie n’a guère de valeur. Et Pier Hoffmann doit survivre en protégeant sa famille, tout en évitant à la fois les soupçons de son employeur colombien et la traque des services secrets américains prêts à tout pour avoir sa peau. Ce qui faisait la force de 3 secondes, c’était sa construction implacable, le plan hallucinant d’Hoffmann pour entrer en prison et en sortir sain et sauf en ne se fiant qu’à lui seul. Ici, nous assistons encore à un plan hallucinant, en dépit de quelques passages qui font un peu « too much » comme le satellite personnel ou la façon de neutraliser les radars d’un des plus puissants navires de combat américain, mais la force du récit est toute l’histoire elle-même: très bien documenté, sans temps morts, 3 minutes apporte une originalité supplémentaire dans les thrillers actuels, avec un personnage central qu’on voudrait pouvoir aimer, mais qui est loin d’être exempt de tous défauts.
Il me reste à découvrir le troisième tome, 3 heures, sachant que chaque histoire à mon avis peut se lire seule, 3° volet malheureusement écrit sans Borge Hellström décédé entre temps.

MichaelFenris
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le 25 oct. 2019

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