Fatiguée d'enchaîner les déceptions, je suis revenue vers une auteure sûre : Véronique Ovaldé.
Ses deux romans Déloger l'animal et Les hommes en général me plaisent beaucoup m'avaient en effet beaucoup plu.

L'intrigue de Toutes choses scintillant est la suivante :

Les habitants d'une île polaire se sont retrouvés subitement sans emploi à la fermeture de la déchetterie où ils travaillaient. Fermée à cause de la radioactivité qui s'en dégageait, il règne depuis des années sur l'île de Koukdjuak un climat malsain et délétère.
De nombreux enfants irradiés sont nés, l'entièreté de la population – des plus jeunes aux plus vieux – recourt à l'alcool pour « survivre » et/ou oublier.
La jeune Nikko, née une nuit où plein d'autres bébés ont aussi vu le jour, souffre elle-même de la Nodamycine3.
Elle pense que le jour de sa naissance, les adultes, confus, l'ont confiée à un couple qui n'était pas ses parents...

Hélas – en dépit de tout le bien que j'ai pu dire et penser des romans et de la plume de Véronique Ovaldé -, ce roman ne m'a pas permis de sortir de ma léthargie littéro-affective ou affectivo-livresque.

J'ai vite eu à redire avec ce livre aussi :
La première phrase de Toute choses scintillant suggère des paroles semblables à celles qui figuraient dans Déloger l'animal.

« En fait, mon père n'est pas mon père. » (p. 7)

Dans les deux romans, les narratrices respectives rechignent à se convaincre que le père qu'elles connaissent est leur géniteur. Ce « détail » a déjà pesé dans la balance, m'embarquant dans cette histoire avec une impression de déjà-vu... Sentiment qui s'est rapidement confirmé lorsque la jeune Nikko nous évoque ses lapins bleus : observation pour le moins fantasmagorique et singulière rappelant aussi Déloger l'animal, où Rose, la narratrice, nous relate ses heures passées sur le toit de sa maison aux côtés de tas de petits lapins...

Le principal défaut de ce livre réside dans l'imagination un peu trop débridée4 de l'auteure. Toutes choses scintillant étant antérieur à Déloger l'animal (il s'agit du second roman de Véronique Ovaldé), l'on devine que ce livre a été le fruit d'un bouillonnement imaginatif intense très difficile à endiguer.

(Comme dans L'histoire de l'amour, un tic langagier a en outre excité mes petits nerfs dans ce récit : « Oh oui ».)

Excessif et surchargé, ce roman est sans conteste le moins bon de tous ceux que j'ai lus de l'auteure.
Je n'ai d'ailleurs pas eu le courage de l'achever non plus.
Reka
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le 19 mars 2011

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Reka

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