La France suspend les autorisations d'adoption d'enfants cambodgiens. Estomaquée, une charmante tête-à-claque désenchantée, à l'humour acidulé, décide de devenir mère d'une petite Khmer. Ce coup de tête est d'autnt plus surprenant qu'elle apprend au lecteur son refus de procréer par elle-même, après deux grossesses non désirées interrompues ; et, en plus, elle divorce.
Mais voilà ce qui la motive : "Ressembler pendant neuf mois à une barrique variqueuse, non merci. Aimer son prochain, c'est bien, aimer son lointain c'et mieux. Aidons la terre et aidons une place au ciel à ceux qui existent déjà."
De manière un peu paradoxale, on apprend que le titre vient d'une invective, maintes fois réitérée à l'auteur, qu'on lui tançait quand elle était adolescente.
Evidemment, elle égrène toutes ses dfficultés pour arriver à ses fins, avec des détails quelque peu durs à avaler. Elle explique pourquoi elle a choisi l'une des petites filles les plus moches de l'orphelinat où elle était, qu'elle a connu grâce à Bertrand Tavernier (elle est critique cinéma) et le désarroi concommittant de se séparer de son mari. Le roman se termine sur son retour en France et on y apprend que sa situation sentimentale s'améliore ; mais quid de la validation de l'adoption, légale pour le Cambodge, par la justice française ?
Voici une citation qui résume une bien jolie morale : "Il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour".
Comme dans son roman La peau dure, les détails difficiles sont rattrapés par un humour, d'une auto-dérision et d'une crudité de langage, aussi déconcertants que charmants par son côté acidulé - du langage - . C'est donc un récit auto-biographique très joli et rès facile à lire.
Je regrette juste une certaine sècheresse de style : son élocution télévisée m'avait habitué à davantage de lyrisme. Aussi, deux bourdes sont à déplorer : elle évoque leparapluie des moines bouddhistes, qui, vraisemblablement, sont plutôt des ombrelles ; sinon, le sigle DDASS s'écrit avec deux D - pour direction départementale des affaires sanitaires et sociales - .
Il y a une passerelle avec La Peau dure : l'héroïne du roman finit par divorcer, ce qui correspond à la situation de départ de la narratrice du présent récit, ce qui confirme mes intuitions de sources autobiographiques du roman.
Au final, c'est agréable à lire, bien qu'un peu convenu. Le ton employé rattrape cela.