Un(e)secte
6.5
Un(e)secte

livre de Maxime Chattam (2019)

Me voici réconciliée avec Maxime Chattam dont je m’étais éloignée depuis La Patience du Diable, un livre qui m’avait semblé assez racoleur, auquel je n’avais adhéré.


Un(e) Secte: le titre interpelle, le jeu de mots est éloquent et donne envie d’en savoir plus. Je me lance donc et traverse ce pavé à grande vitesse, très concentrée pour ne pas en rater une miette car l’intrigue est consistante… J’émerge de ces 450 pages, ébahie, posant un nouveau regard sur chaque insecte ailé, scolopendre, araignée et autres bestioles… Le récit, qui mêle policier et science-fiction, débute par un premier chapitre prometteur, une scène d’attaque par le « petit » peuple des insectes ( dont on compte tout de même en moyenne un milliard cinq cent millions d’individus pour un être humain…) très réussie. Il faudra toutefois être patient et atteindre la seconde moitié du livre avant de revivre une telle expérience horrifique… Le temps aux deux principaux protagonistes de mener chacun de leur côté et par alternance de chapitre, leurs enquêtes respectives… Dans un zoo abandonné de Los Angeles, le squelette d’un nommé Oscar Riotto est retrouvé dépourvu de ses chairs. La quarantaine, Atticus Gore, policier du LAPD dans une mauvaise phase, accepte malgré lui cette affaire qui n’est pas de son ressort, mais qui pourtant va le combler : ancien étudiant en entomologie, il retrouve sa passion première lorsque le médecin légiste lui assure que la victime a été dévorée en quelques heures par une multitude d’insectes… A New York, une détective privée, Kat Kordell est chargée de retrouver une jeune femme, Lena, disparue en laissant derrière elle un message énigmatique. Ces deux enquêtes finiront par s’entremêler lorsque sera mise en cause une firme multinationale, EneK, dont le dirigeant, Edin Kowalski aux bras tentaculaires, tente de convaincre Atticus Gore de lâcher l’affaire… Mais Gore, qui pourtant est un homme pétri de contradiction, ayant du mal à s’assumer, est « un flic au service des hommes et de la liberté« , intègre et déterminé, convaincu que l’heure est grave et que sa mission doit être menée jusqu’au bout.


Outre une psychologie des personnages principaux assez bien « disséquée » (deux êtres solitaires, en proie au doute, qui vont au-delà de leurs préjugés…), ce roman soulève quelques réflexions sur notre société : la surconsommation, le capitalisme, l’hégémonie des grandes firmes multinationales, le pouvoir et l’argent… C’est assez grandiloquent mais efficace et divertissant.

loeilnoir
8
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le 15 avr. 2020

Critique lue 993 fois

loeilnoir

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