Bon j'ai pas voulu m'offrir la version de Marie Darrieussecq parce que c'était le double du prix, mais celle-ci fait bien l'affaire aussi non ?... Virginia Woolf se demande pourquoi femme et roman semblent faire mauvais ménage, et ça ironise pas mal. Sa démonstration prend la forme d'une promenade à travers ville et oeuvres littéraires britanniques, et présente des anecdotes sur la place des femmes, mais aussi des rêveries et petites fictions pour appuyer son propos : quelle aurait été la vie de la soeur de Shakespeare ? Qu'aurait écrit Emilie Brontë si elle avait pu voyager ? etc.
Elle démontre par le réel les nombreux obstacles jonchés sur la route des femmes qui voudraient endosser le costume d'intellectuelle. J'ai eu du mal à suivre le fil de sa pensée, et ses divagations littéraires, si elles ne sont pas désagréables, rendent l'ensemble peu harmonieux. Je m'attendais aussi à un récit pamphlétaire, voir incendiaire, mais Virginia Woolf joue la carte de la naïveté (et de l'étonnement feint), pour parler du mur qui se dresse entre les femmes et la possibilité d'écrire. C'est très juste, sûrement provocateur pour son époque, mais je n'ai pas trouvé ça assez percutant. Comme le brouillon de quelque chose qui aurait pu être lumineux.