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« Un foyer reste un foyer et une famille une famille. Tout en concorde, en harmonie, avec ses nettoyages de printemps réguliers ».


Et chez les Xue, le nettoyage s’annonce sévère. Alors que la matriarche s’apprête à fêter ses 80 ans, les événements s’accélèrent. Le fils cadet, patron de l’usine de pâte de piments familiale, a installé sa maîtresse au-dessus de l’appartement de sa mère. Accro au sexe, il multiplie les aventures extraconjugales et va évidemment finir par se faire prendre les doigts dans le pot de confiture. La grande sœur, présentatrice télé, s’apprête à divorcer mais veut cacher la vérité à sa mère jusqu’à la fête d'anniversaire. Quant à l’aîné, professeur à l’université, il n’est toujours pas marié la quarantaine passée et craint les réprimandes maternelles. Car l’octogénaire n’a pas sa langue dans sa poche et terrorise les siens. Il faut dire qu’elle est assise sur un magot conséquent et que personne n’ose lui tenir tête au risque d’être déshérité.


Bienvenue au bal des faux-culs ! Une chronique familiale épicée dans une région de Chine (le Sichuan) réputée pour sa cuisine relevée. Il est d’ailleurs beaucoup question de gastronomie, car c’est souvent autour de la table que se nouent les drames et les intrigues. Le fils cadet est de loin le plus pathétique. Macho, queutard invétéré, alcoolique, d’une vulgarité crasse, c’est LE beauf dans toute sa splendeur. D’ailleurs, naïvement, je ne pensais pas que de tels personnages pouvaient exister en Chine.


Un roman où on lave son linge sale en famille, où chacun règle ses comptes en se cachant derrière une hypocrisie à toute épreuve. De la grand-mère chef de clan à la belle-fille plus intéressée par l’argent de son mari que par ses infidélités à répétition, il y n’y en a pas un pour rattraper l’autre.


Amateurs de raffinement à la chinoise et d’ambiances tout en délicatesse et en retenue, passez votre chemin. On donne ici dans l’ironie, le mauvais goût et l’ordurier, dans l’excès et le mauvais esprit. Un humour vache et moqueur et une plume outrancière qui, assurément, ne plairont pas à tout le mode. Personnellement, et même si ce n’est pas le roman du siècle, j’ai passé un savoureux moment auprès de cette famille on ne peut plus dysfonctionnelle.

jerome60
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le 6 mars 2017

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