« C’est parti, avanti, les Manzatti! » Le signal du départ en vacances est lancé, la famille Manzatti quitte Paris et sa banlieue pour le sud de la France, le canal du midi, direction Saint-Chignan où ils ont loué un petit gîte pour quinze jours de repos bien mérité. Le chant des cigales, les odeurs de lavande et de thym nous chatouillent les narines sur le place du marché mais également sur les rives du Canal du Midi descendues à vélo. Les vacances ne seraient pas vraiment des vacances sans baignades dans la rivière, bal du 14 juillet, la copine allemande et les amours de vacances. Pour Eugénie, dix ans, cet été est une transition entre l’école et le collège, entre l’enfance et l’adolescence. La fillette devient jeune fille et elle se sent particulièrement bouleversée par toutes les émotions nouvelles que cela provoque en elle. L’adolescence l’effraie, elle craint de se transformer en montre, comme sa sœur ainée, Adèle, qui est devenue distante, ne pense qu’aux garçons et ne parle que de langues qui s’entortillent. Eugénie a des questions plein la tête et il lui faudra s’armer de courage pour oser en poser certaines à sa mère, figure aimante et rassurante qui sera présente pour l’aider à passer cet étape importante.


Jo Witek nous emmène en vacances auprès d’une famille modeste, une famille qui organise ses vacances selon un budget serré et précis tout en tentant de faire plaisir à tout le monde. On s’attache facilement au père fan de rock qui tâche, à la mère syndicaliste et à Eugénie, sensible et touchante, pleine de vie et de rêves. Si elles sont moins présentes, on ne peut que ressentir de la sympathie pour Adèle qui, malgré ses défauts, sait veiller sur sa cadette, et pour Juliette, la petite dernière en couche-culotte. Si les vacances d’été servent de fil conducteur, c’est bien le passage vers l’adolescence qui est au cœur du récit, avec ses nouvelles émotions, ses transformations physiques et les peurs que cela peut engendrer. Humour et émotions sont au rendez-vous de ce roman jeunesse qui s’adresse tout particulièrement aux jeunes filles qui s’apprêtent à entrer en sixième.


Lu à voix haute, Une photo de vacances a su séduire mes demoiselles de (presque) douze ans par sa thématique et la façon dont le sujet est traité. Drôle et frais, cette histoire questionne sur l’enfance mais amène également des questions sur l’accès aux études et les vacances pour les familles les plus modestes. L’écriture moderne et enlevée de l’auteure séduit pour la justesse des émotions et le réalisme des situations.


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le 1 juin 2021

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