« Les gens vous demandent : "Comment vous êtes-vous retrouvée là ?" En fait, ils veulent savoir s'ils risquent de s'y retrouver, eux aussi. »

Susanna a 18 ans, à la suite d'une consultation chez le médecin elle est envoyée à l'hôpital psychiatrique MacLean.

Dans son récit, elle évoque le monde infernal de la fin des années soixante (1968 Martin Luther King, Robert Kennedy), la cinquantième aspirine, ses problèmes avec les schémas graphiques ou la perception des visages, l'esprit de contradiction.

Durant les deux années de son hospitalisation, Susanna est entourée de Georgina, sa camarade de chambre, entrée brutalement dans le « monde des fous » alors qu'elle regardait un film au cinéma ; après s'être immolée par le feu, Polly était défigurée, mais elle ne se plaignait jamais ; Lisa, sociopathe, était drôle et inventait des insultes ; Daisy se nourrissait exclusivement de poulets ; Cynthia pleurait après chaque séance d'électrochocs ; la fiancée du Martien était dotée d'un petit pénis qu'elle adorait exhiber et les catatoniques restaient devant le poste de télévision.

L'auteur décrit la vie au sein de l'hôpital psychiatrique, les contrôles des infirmières, les objets proscrits (fourchettes, boucles d'oreilles, ciseaux à ongles), les thérapeutes. Le tout ponctué de réflexions sur le « grand mystère de la maladie mentale », sur « l'esprit contre le cerveau ».

« Pour un observateur, il est impossible de dire si telle ou telle personne est immobile et silencieuse à cause d'une vie intérieure trop calme ou à cause d'une vie intérieure trop agitée. »

Les mots de Susanna Kaysen sont agréables à la lecture et le sujet de la folie est abordé avec simplicité.
Elodie
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le 19 mai 2010

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