La vie n'est pas rose au royaume du bonhomme sourire des chutes de prix. Derrière ces temples de la surconsommation vantés pour "améliorer la qualité de vie des gens", les gens oublient de se demander si la qualité de vie de ses propres employés peut être qualifiée de meilleure? Cette entreprise a des réussites, entre autre d'avoir créé un empire immense basé un modèle qui fait niveler toujours vers le bas les prix, mais à quel prix? Le prix pour les gens des pays misérables qui produisent des biens pour eux, de l'essentiel au totalement superflus; les prix des salaires minimums de leurs employés, qui carburent néanmoins à toujours plus d'efforts, à grand renfort d’infantilisation et d'anti-syndicalisme; le prix que les petites entreprises paient pour ne pas être capable de survivre à ce gigantesque Pac Man qui les engloutie une à une, impitoyablement.


Mais cet essai se veut d'abord une incursion dans le monde de l'employé moyen québecois, grâce à un journaliste d'investigation, Hugo Meunier, qui a passé trois mois dans la peau d'un de ces employés. Avec humour, parfois noir parfois léger, Monsieur Meunier nous fait voir de l'intérieur un petit pan de cette entreprise vorace et puissante qui exploite aussi bien les gens outre-mer pour sa production que ses propres "associés", ce terme d'une grande ironie qui qualifie les employés. Si au début le journaliste semble fasciné par le cadre atypique de son travail ( notamment avec des séances de chansons dignes des camp de jours et de renforcements digne de mauvais livres de psycho-pop) , il découvre qu'il est somme toute facile de se laisser engloutir par cette immense machine, où la pression, la délation et une absence de déontologie donnent l'impression d'en devenir un rouage. Et derrière ce gros smiley qui leur sert de logo, une seule réalité importe: Faire du cash. Pas "rendre la vie meilleure": pousser les gens à toujours plus dépenser, en leur rappelant sans cesse qu'ils économisent. S'est-on déjà demandé combien "d'économies" nous aurions fait si on allait simplement pas dans un Wal Mart dépenser pour plus encore que nos besoins?



Bienvenus dans les rangs de Wal Mart, là où les chutent de prix justifient de piler sur l'éthique et la dignité, parce que l'humain a bien moins de valeur que le produit, finalement.


La question qui se pose: Que faisons nous contre ça? Wal Mart n'est-il pas le navrant constat de notre débauche financière et de notre dépendance au matériel? Il y a matière réflexion sur nos propres comportements de consommation, en songeant au fait que chaque achat est politique et duquel résulte une conséquence bien réelle dans notre univers capitaliste. Consommer c'est avoir du pouvoir et c'est ce pouvoir qu'exploitent les entreprises mammoutesques et sans vergognes comme Wal Mart et autres industries du genre. Mais tout pouvoir peut se renverser. À vous de voir.

Shaynning

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