Le regret est d'autant plus important que l'auteur ne manque pas d'imagination. Un monde imaginaire construit avec un soucis de détails fabuleux, allant jusqu'à inventer une langue, une littérature et une théologie. Il nous présente cette civilisation à partir des différents écrits "retrouvés" du peuple Ward. Où est donc le reproche? Le défaut, à mon sens, est que l'auteur nous décrit un paysage avec une extrême précision, mais un paysage immobile. Il manque l'Histoire de ce peuple, on a faim d'épopée, d'intrigues, de personnages et de leurs aventures; et quand l'auteur aborde les textes qui y réfèrent, les histoires sont courtes et partielles. On reste avec un vague fil général de l'Histoire de ce peuple, qui m'a énormément frustré. L'autre critique que je peux adresser est que le niveau de la philosophie et de la théologie des Wards se rapproche des pratiques païennes d'il ya plus de 2000 ans. Normal pour le début de civilisation d'un peuple, mais beaucoup moins passionnant quand on sait que tout est inventé par un contemporain. Par conséquent, malgré quelques bonnes idées et tournures, les réflexions paraissent peu pertinentes et manquent de profondeur. Impression qui est amplifiée par le peu de projection qu'on peut faire avec les la société ou le monde actuelle.
Je me suis par contre régalé à la lecture de certains poèmes et de leurs constructions. Je trouve que beaucoup de mots, noms et textes se rapprochent de ceux de la Perse antique, mais ce n'était peut-être pas du tout la volonté de l'auteur.