Critique de Shaynning

Série québecoise écrite par Marie-Josée Soucy, "Zaq et moi" se range parmi les romans pour adolescentes, dans le genre "tranche de vie" teinté d'aventure et de comédie.
Zacharie-Alexandre Quintal, dit ZAQ, et la protagoniste Vanille Painchaud, se chamaille allègrement depuis un an et lors de leur entrée en secondaire 1 ( Équivalent de la 5e du Collège, soit la "deuxième année" du Collège, pour nos amis français) ils découvrent qu'il passeront leur secondaire ensemble aussi. Lorsque Vanille présente une poupée antique à son oral d'anglais, quel n,est pas sa surprise de voir Zaq la lui réclamer. Une énième chamaillerie se termine avec la décapitation de la poupée et une visite chez la directrice. Lorsque leur parents ( la mère de Vanille et le père de Zaq) arrivent chez la directrice pour discuter du comportement des deux ados, force est de constater qu'ils s'entendent assez bien! Pour les deux ados qui ne supporte pas, c'est un comble! Lorsque Vanille suggère de rendre visite à son abuelo* Oscar, antiquaire d'origine chilienne, afin de vérifier si on peut envisager de réparer la poupée, celui-ci leur confie avoir trouver des photos dans les livres issus de la même vente de garage que la poupée: celle du père de Zaq. Sur les photos, on y voit la mère de Zaq, décédée dix ans plus tôt. Pourtant, Bernard, père de Zaq, a confié à son fils avoir tout perdu lors d'une inondation. Or, ces photos sont bien là et sur celles-ci, on y voit un voilier. Pour les deux ados, Bernard cache quelque chose sur le décès de sa femme et il n'en faut guère plus pour investiguer à son sujet.
C'est donc à une petite enquête qu'on a droit dans ce premier tome traitant d'un duo mal assorti. Mais bien qu'on les présente comme des "ennemis", le mot est fort, je dirais plutôt qu'ils ne savent surtout pas communiquer. Leur relation est tout de même assez "gentille" et il est évident qu'il y a de l'amitié dans l'air. D'où l'expression "qui aime bien châtie bien".
Ce n'est pas transcendant, mais ça se lit facilement. J'aime bien que Vanille ( sympa son prénom) ne sorte avec personne, franchement, c,est presque systématique dans les romans pour ado, alors bravo pour ce changement!
Zaq, enfin, plutôt Zacharie-Alexandre : il faut que je vous dise qu'hélas, ce genre de double prénom qui ne vont pas ensemble est une mode au Québec, mais assez illogique si on considère que dans la province, on coupe même les noms simples en deux. Nous sommes de fervents amateurs des surnoms. Alors imaginez les noms composés! À l'oral, on appelle JAMAIS une personne par ses deux noms.Qui plus est, il est assez courant dans la culture québecoise de nommer les gras par leur nom de famille, contrairement aux filles. D'où "Quintal". Bref, fin de parenthèse.
Les personnages manquent de relief, je trouve, hormis Vanille, mais elle est aidé du fait qu'elle est la narratrice ( une narratrice qui s'adresse à nous de temps en temps d'ailleurs, bien que ce ne soit pas un journal). Ça manque de descriptions, à mon sens. Et ce n'est pas porteur de beaucoup de valeurs ou de morale. C'est juste une tranche de vie sur deux ados qui sont peut-être appelés à devenir demi-frère et demi-soeur. La fin est un peu abrupte, je ne sais même pas à quoi m'attendre pour la suite. Je n'ai pas l'impression d'avoir apprit ou ressentit quoique ce soit, c'est demeurer assez plat. Comme Zaq a perdu sa mère, on aurait pu approfondir le thème du deuil, mais ce n'est pas le cas.
Je pense que je vais devoir lire le tome 2, afin de mieux cerner le concept de cette série, qui me dépasse un peu, je l'admet.